Aquitains de couleur oubliés : les traces
Traces, mémoire, postérité, image
Nous n’évoquerons que très rapidement Pétion dans ce domaine, si ce n’est pour rappeler qu’il laissa la meilleure image possible en Haïti mais qu’il reste totalement inconnu et sans traces visibles à Bordeaux alors qu’elles sont extrêmement nombreuses en Haïti : entre autres, un lycée à son nom dans la capitale et une statue en pied sur la place centrale du Champ-de-Mars, ainsi que de nombreux portraits parmi lesquels celui des pères de la patrie et le très célèbre Serment des Ancêtres de Guillaume Guillon-Léthière où il figure aux côtés de Dessalines sous les auspices de l’Etre Suprême pour symboliser l’union des Noirs et des Mulâtres. On trouvera d’ailleurs tous les détails souhaitables dans la monumentale biographie que lui a consacrée l’historien haïtien Joseph Saint-Rémy1.
Nous nous attarderons plutôt quelque peu sur un projet de mausolée qui ne vit pas le jour et qui résume assez bien la bonne opinion générale. On en a retrouvé la trace récemment aux Etats-Unis sous la forme d’une gravure peu connue intitulée Tombeau d'Alexandre Pétion2 dont le centre est constitué par une grand portrait ovale de Pétion en profil gauche placé au-dessus d’une bière classique en marbre, encadrée de deux de ses soldats, l’un blanc et français, l’autre noir et haïtien, et entourée de figures gravées et surmontée d’un bandeau métallique portant l’inscription « JP Boyer 30 Mars 1818 ». On voit au-dessus un rayon de soleil transperçant les nuages vers les mots « Liberté, Egalité », avec une série de symboles parmi lesquels on remarque deux livres intitulés Constitution d'Haiti et Code d’Haïti. On lit enfin sous le portrait la célèbre formule : « Il n'a jamais fait couler les larmes de personne » et tout à fait au bas l’inscription descriptive suivante :
L'image d'Alexandre Petion reparaît au milieu de son Tombeau. Deux Faisceaux emblèmes de l'Union de la famille Haitienne en soutiennent le Sarcophage. Deux de ses Soldats gardent ce monument consacré à la Postérité de la Liberté et l'Egalité qui émanent les Rayons de sa gloire. La Justice et la constitution en ferment le foyer. Le Bas-relief du Tombeau représente le Temps qui console la République en lui montrant sur le Bouclier de Mars le nom de celui que ses enfants ont choisi pour présider désormais à sa Félicité et à son Bonheur.
Pour ce qui est de Montbrun, présent comme Pétion dans toutes les histoires d’Haïti et à un degré moindre dans les manuels scolaires mais absent des représentations nationales et totalement méconnu à Bordeaux, à l’exception d’un dictionnaire récent3, on en trouve également la trace dans un catalogue de vente récent, sous la forme d’une pièce ainsi décrite4 :
Curieux document « Délivré d'ordre du Commissaire Général sur la lettre du citoyen Monbrun, Commandant d'armes de cette place […au…] citoyen Jean-Joseph M. [nom de famille gratté, peut-être Montbrun ?], profession de Déporté natif de Saint-Pierre, département de la Martinique […afin de] lui procurer aide et assistance dans toutes les occasions... ». On peut se demander ce qu'avait fait ce jeune homme de « vingt deux ans et 6 mois », mesurant « un mètre 73, châtain », aux « yeux bleus », pour mériter de « librement circuler […en tant que] déporté » de Bordeaux à Bayonne.
Et l’auteur de la notice de conclure en ces termes sans équivoque :
Le général Hugues Montbrun de Pomarède (1756-1831) était originaire de Saint-Domingue ; les ouvrages que nous avons consultés nous le présentent comme un personnage fort douteux…
L’examen des principales sources de l’histoire de Saint-Domingue ne permet pas de lever ces doutes.
Son principal accusateur, l’auteur anonyme anti-abolitionniste du Précis historique, sans doute le magistrat blanc Pélagie-Marie Duboys, le présente comme acharné à la perte des Blancs et responsable du seul guillotiné dominguois, le gérant de l’habitation Michaud, Pelon, que « le Grand-Juge Montbrun » avait condamné à mort « pour avoir menacé de son fusil un Nègre qui résistait à ses ordres ». Il ajoute qu’« il tomba sous le couteau de la guillotine que Montbrun, par les ordres de Polvérel, avait fait élever sur la place du marché, en vue de la maison qu’il occupait » et par les fenêtre de laquelle « il savourait avec une satisfaction féroce le spectacle de son jugement inique » dont il imposa ensuite la vue aux malheureux prisonniers blancs récemment arrêtés à Jacmel en ayant « la barbarie d’ordonner au piquet de gendarmerie qui les escortait de leur faire faire le tour de la guillotine encore toute dégoûtante du sang de l’infortuné Pelon ». Il lui reproche aussi d’avoir ordonné de « fusiller sur le champ le premier qui résisterait » à son ordre de désarmement général des Blancs après la libération des esclaves et de s’être partagé avec ses officiers « les plus riches et les meilleures » des armes confisquées. Il nous montre enfin les quatre cinquième des Blancs de la ville « gémissant dans la geôle du Port-au-Prince, exposés à la brutalité de H. Montbrun qui allait souvent se repaître du spectacle de leurs fers. Dans la joie de les voir sous ses pieds, il les accablait lâchement des injures les plus atroces ; on l’a vu même se porter à les frapper avec rage »5. L’autre grand historien classique mulâtre d’Haïti, Thomas Madiou fils, nous dit au contraire que l’installation de la guillotine et la condamnation à mort de Pelon étaient l’œuvre de Sonthonax et que, d’ailleurs, dès que « la tête de Pelon tomba dans le panier, un cri d’horreur sortit de la foule [et que] cette hideuse machine effraya l’imagination impressionnable des Noirs qui se précipitèrent sur elle et la renversèrent ». Il ajoute un peu plus loin que, malgré la blessure de Montbrun au fort Bizoton, « on le soupçonnait dans toute la ville d’avoir trahi », et rapporte le portrait peu élogieux et désabusé qu’en fait Polvérel, qui l’avait soutenu contre Sonthonax, dans une lettre au général mulâtre Rigaud, commandant de la partie du Sud qu’il estimait « comme intrépide et loyal républicain » :
Le Port-Républicain a été livré aux Anglais : cette trahison est l’ouvrage des anciens libres de toutes les couleurs. Il s’en faut beaucoup que Montbrun soit exempt de soupçon; il est à craindre qu’il ne livre aux Anglais tous les quartiers dont il aura la prépondérance et qu’il intriguera dans les autres pour y propager le même plan de trahison, vous savez que je n’ai jamais eu de confiance en sa moralité ; je ne comptais que sur la justesse de son ambition bien calculée. Il m’a trompé même sur ce dernier point ; il est décidément l’ennemi de la liberté et des nouveaux libres [les anciens esclaves] ; il l’assassine en la caressant, il finira par avoir la récompense qu’il mérite.
« Dévoué à la République » mais « d’un caractère impérieux » qui finit par le faire fâcher avec tout le monde et « ayant commis – selon Madiou – la faute capitale de se conduire mollement en présence de l’étranger, en haine de Sonthonax », Montbrun finit par se retirer sur son habitation d’Aquin où Polvérel le fit arrêter et incarcérer à Saint-Louis-du-Sud par Rigaud, après avoir livré au pillage ses propriétés, avant de le faire envoyer en France où il fut emprisonné dès son arrivée à Rochefort6.
Nous savons d’autre part, par l’autre grand historien classique mulâtre d’Haïti Beaubrun Ardouin et par les accusations portées contre lui par des colons comme Larue, l’un de ses détracteurs, que Montbrun « était riche ». Il possédait en effet à Saint-Domingue 543 esclaves. Selon Ardouin, lorsque le commissaire civil bayonnais Polvérel voulut proclamer la liberté générale des esclaves, il aurait d’abord confié son embarras à ce sujet à Montbrun et son projet d’y faire concourir les propriétaires eux-mêmes. Ce dernier, « convaincu, comme Polvérel, de la justice de cette mesure », aurait alors proposé de s’offrir en exemple et « signa le premier acte de manumission. Son exemple fut suivi [et] joyeux de trouver en ce mulâtre ce sentiment d’équité et d’attachement pour les noirs, Polvérel l’embrassa en le comblant d’éloges »7. On a bien de la peine à accepter cette version du grand historien mulâtre lorsqu’on sait, par les archives bordelaises, que trois ans plus tôt, en 1790, Montbrun s’était rendu en personne à la Chambre de Commerce de Bordeaux à la tête des députés de son régiment pour y déposer une de protestation contre le projet d’abolition de l’esclavage8. La même suspicion pèse sur la tentative globale de B. Ardouin de justifier sur plusieurs pages le rôle ambigu de Montbrun dans les événements de mars 1794, en attribuant ses actions violentes contre les blancs de la ville à des réactions d’auto-défense face aux intrigues de Desfourneaux et de Martial Besse. Dans la présentation des causes de l’hostilité du commissaire civil Sonthonax envers Montbrun, Ardouin avance le fait qu’il s’en méfiait en tant qu’ancien aide-de-camp du gouverneur royaliste d’Esparbès, chassé après un complot, qu’il lui reprochait d’avoir procédé à des arrestations massives de Blancs et d’aucun homme de couleur en novembre 1793 lorsqu’il lui avait demandé de désarmer la population des anciens libres de Port-au-Prince, et surtout d’avoir attaqué par surprise de nuit et à grand renfort d’artillerie (sans doute commandée par Pétion) les casernes du régiment d’Artois lors de l’affaire du 17 mars 1794. Pour ce dernier fait, véritable tentative de coup de force visant à remplacer les Blancs par les Mulâtres, Ardouin, dans son entreprise visant selon ses propres mots à « détruire ce qu’il y a de calomnieux pour un de nos premier révolutionnaires », n’hésite pas à affirmer que
Montbrun, convaincu des mauvaises intentions de Desfourneaux, eut assez d’intrépidité pour le prévenir au lieu de se laisser attaquer. Pouvons-nous l’en blâmer ?
Le journaliste et polémiste Gatereau va même plus loin en avançant que Sonthonax en avait donné l’ordre à Desfourneaux, alors que le commissaire fut réellement mis devant le fait accompli et forcé quasiment manu militari, devenu l’otage de Montbrun et pendant que l’on assassinait les Blancs en ville, d’accéder à la demande de renvoi en France de Desfourneaux et du régiment d’Artois imposé par Montbrun. C’est ce que Sonthonax veut dire exactement lorsque réinstallé dans ses fonctions le lendemain, il annonce qu’il n’est plus commissaire civil puisqu’on a « méconnu son autorité », et ce que ne peut nier Garran-Coulon dans son rapport, même s’il veut à tout prix défendre Sonthonax en accusant les colons blancs, ce qui l’embarrasse bien dans son jugement des actes de Montbrun, pur produit des commissaires qui l’avaient nommé gouverneur de la partie de l’Ouest et dont il ne peut finalement que souligner la duplicité et « l’absence totale de moralité ». Pamphile de Lacroix, de son côté, le dit « plein de méfiance, d’amour-propre et d’orgueil, comme tous ceux de sa caste »9.
La version d’Ardouin et Gatereau est en fait insoutenable. Il y eut effectivement complot comme le rapporte avec suffisamment de précisions le colon Drouin de Bercy. Celui-ci nous apprend en effet que « lors de la conspiration du 15 avril 1794, les Blancs furent sauvés par l'indiscrétion d'un mulâtre nommé Benjamin, aide de camp du colonel Montbrun, qui avait conseillé à sa mère [souligné par nous], Marie-Thérèse le Rembourg [sic] de « ne pas sortir de chez elle parce qu’on devait assassiner tous les Blancs dans la même nuit »10. Or, cet aide de camp, qui avait déjà sauvé Montbrun en abattant le capitaine anglais venu l'arrêter au saut du lit lors de la prise du fort Bizoton, était, en réalité, Benjamin Ogé, quarteron né aux Cayes en 1772, lieutenant de la 3e compagnie de la Légion, comme nous l'apprend Saint-Rémy11.
Notons au passage que ce personnage de Benjamin Ogé – qu'il s'agisse du fils (ou d'un parent) du martyr de la cause de la liberté des hommes de couleur, Vincent Ogé, ou qu’il ait été celui du brillant colonel Montbrun, tous deux très attachés à Bordeaux où ils avaient été élevés, ou de quelque autre mulâtre puisqu'il était quarteron – nous fait toucher du doigt à quel point la distance n'était pas si grande qu'on pourrait se plaire à l'imaginer entre les blancs et cette première génération de mulâtres aquitains. Marie-Thérèse le Rembourg, dont l’orthographe du nom a été francisée, ne pouvait être de son côté que cette fille du Basque Michel-Joseph Leremboure, premier maire de Port-au-Prince, dont la mémoire familiale n’a pas retenu le prénom – blanche si elle était fille légitime, ou quarteronne si elle était fille d’une mulâtresse « ménagère » (terme créole qui désignait pudiquement la concubine de couleur d’une grande partie des colons). Or, Dans sa Réclamation en Indemnité datée du 3 janvier 1826, Paul-Salvador, fils de Michel-Joseph Leremboure dit qu’il agit « à titre de fils devenu unique par le décès de ses frères et de sa sœur mort célibataires ou sans avoir eu d’enfants ». Et il ajoute : « Ma sœur seule avait été mariée ». D’après les papiers Fleuriau, cette sœur, dont on ne connaît pas le prénom, avait effectivement épousé le négociant Jean-Baptiste Duliepvre, de la maison Da Sylva et Duliepvre, de Port-au-Prince. Il semble bien donc qu’il ne faille pas la confondre avec Marie-Thérèse le Rimbourg.
La fin du parcours dominguois de Montbrun fut conforme à ce qu’on pouvait pressentir. C’est encore Saint-Rémy qui en précise les détails12. Relégué à Jacmel dans le Sud après l’affaire de Bizoton et sentant la fausseté de sa position, il en partit le 6 thermidor (24 juillet 1794) pour ses terres d’Aquin sous prétexte de se rétablir de ses blessures, laissant le champ libre à son compétiteur Bauvais. Ce dernier l’ayant à nouveau accusé d’avoir trahi pour les Anglais, il revient le 29 thermidor (16 août) dans la ville où la moitié de la garnison, dont Pétion, prend parti pour lui et se retranche au fort du Bel-Air après qu’il eut fait arrêter les deux principaux lieutenants de Bauvais. Rigaud, appelé en médiation avec Pinchinat obtient le 12 fructidor (29 août) que Montbrun se retire sur ses terres où il le fait arrêter le 22 fructidor (8 septembre) et embarquer pour la France.
Annexes
I- Généalogie Montbrun de Pomarède
I- Marie-Thérèse Morino (ML ?) X1 Claude Leclère (ou Leclert, Leclerc), d’où :
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N. Leclère X N., d’où :
a) Jeanne-Françoise Leclère X1 Peynaud (alias Paynaud) Dessouches, et X2 Huet Blanchetière, alias Blanchetterie (postérité(s) ?)
b) Marguerite Leclerc, veuve Paynaud (postérité française ?)
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et ? (sans doute) Anne-Elisabeth Leclère, fille, X N. Sévène, d’où :
a) Victor Sévène, peut-être marié à Catherine-Nina Guilhou (postérité Sévène à Bordeaux),
b) ? et Marie-Anne-Françoise-Adélaïde-Coralie Sévène X N. Lacouture (post. Lacouture, Bordeaux ?). C’est sans doute elle qui signe Coralie Sévène Senet (premier ou second mariage ?), en compagnie de Jeanne et Clarisse Senet, au contrat de mariage de sa cousine issue de germain Angélique-Radegonde de Montbrun le 15 avril 1818,
c) et, sans doute, b) ? Adélaïde Thérèse-Guillemette Sévène, dite Adèle X Jean-Jacob Elie, d’où postérité haïtienne Elie,
I bis- Marie-Thérèse Morino (ML ?) X 2 Vincent Brisset de Montbrun, d’où :
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Messire Hugues Brisset de Montbrun de Pomarède, chevalier des ordres royaux de Saint-Louis et de la Légion d’Honneur, maréchal de camp des armées du Roi, X en premières noces Radegonde-Angélique Borie de Pomarède, fille de Jacques de Borie, seigneur de Haut-Pomarède, et d’Elisabeth Talbot, d’où :
a) Joseph Brisset de Montbrun de Pomarède, né à Castres-Gironde le 24 décembre 1784 (postérité Montbrun ?).
Hugues Montbrun épousa en secondes noces vers 1792 dame Marie-Thérèse Roux de La Broge, sans postérité.
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Messire Joseph de Montbrun des Halliers, marié à dame Barbe Senet, fille de N. Senet et de Daisy Blanc, lequel Senet avait dû épouser auparavant une demoiselle Sévène (peut-être Coralie) d’où :
a) Angélique-Radegonde de Montbrun, mariée par contrat du 15 avril 1818 Messire Pierre de Lavergne Delage aîné, chevalier de Saint-Louis, fils de Messire Jean de Lavergne Delage et de dame Suzanne de Lavergne Perdouble, d’où postérité Lavergne, Bordeaux.
b) Lucie de Montbrun,
c) et Mirza de Montbrun.
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Marie-Thérèse Brisset de Montbrun, X Philippe Blanc Dubignac (post. à Bordeaux ?),
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? Mariane Montbrun, mulâtresse libre, marchande à Port-au-Prince.
II- Postérité Elie / Sévène
III- Adélaïde Thérèse-Guillemette Sévène, dite Adèle, née en France, fille de N. Sévène et d’Anne-Elisabeth Leclerc, X Port-au-Prince, ca 1816 Jean-Jacob Elie, dit Titon, ML, né à Saint-Marc le 21 septembre 1781, mort à Port-au-Prince le 3 janvier 1870, fils naturel de Pascal Elie, colon originaire de Pau, et de Marie-Louise Alouba, ML. Il fut intendant militaire, sous-préfet de Tortosa en Espagne, chevalier de la Légion d’Honneur en France sous Napoléon, puis en Haïti général de division, Ministre des Finances, comte de la Nouvelle-Touraine (sous Soulouque) et Sénateur de la République, d’où neuf enfants dont :
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Hugues-Montbrun-Henry Elie, né à Port-au-Prince le 1 juillet 1822, employé à la chambre des comptes, puis chef de bureau au ministère des Finances, marié à Port-au-Prince en 1868 avec Marie-Rose-Amélie Mathieu, fille naturelle de Zélie Mathieu, sans postérité,
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et Thomas-Prosper-Elie, qui suit :
IV- Thomas-Prosper-Elie, né à Port-au-Prince le 8 avril 1821, fusillé au fort Lamarre le 23 février 1867 dans une révolte armée contre le président Fabre Geffrard, épousa le 17 mai 1845 Jeanne-Julienne-Célie Dufrène, d’où huit enfants, parmi lesquels le suivant :
V- Faustin-Montbrun Elie, né à Port-au-Prince le 15 février 1851, mort le 2 décembre 1929, ingénier, encanteur public, magistrat communal, marié à Marie-Madeleine Jackson, née aux Cayes en 1857, d’où sept enfants, parmi lesquels le suivant :
VI- Jean-Léonel-Georges Elie, né le 21 janvier 1894, mort le 26 juin 1980, officier de l’armée haïtienne, marié le 17 mai 1922 à sa cousine Marie-Anne-Francine Cassagnol, fille de Rémy-Victor Cassagnol et de Marie-Françoise-Francine Elie, elle-même fille de Thomas-Pascal Elie, dit Titon, petit-fils de Pascal Elie, né à Lucq-de-Béarn le 26 octobre 1816, d’où cinq enfants, parmi lesquels le suivant :
VII- Joseph-Montbrun-Gérard Elie, né à Port-au-Prince le 1 décembre 1931, agent financier, marié à Brooklyn (New York) en 1963 avec Marie-Victoria Habib, née à Saint-Marc, d’où deux filles, Elisabeth et Linda, et postérités Ercolano et Acri.
III- Etats de Services de POMAREDE, Hugues BRISSET de MONTBRUN, Général de brigade à titre provisoire [Service Historique de l’Armée de Terre, 20 Yd 81].
Dates: 12/06/1756 (Saint-Domingue)-05/06/1831. Pas de photographie.
Arme: Infanterie puis Cavalerie.
Grades:
- 27/09/91 lieutenant-colonel.
- capitaine.
- 20/04/93 adjudant général chef de bataillon à titre provisoire.
- 16/06/93 adjudant général chef de brigade à titre provisoire.
- 11/05/00 adjudant général.
- 13/05/00 général de brigade à titre provisoire.
- 13/10/00 redevient adjudant général.
Postes:
- 01/01/27 admis en retraite.
IV- Chasseurs Volontaires de Saint-Domingue (Guerre d’Indépendance américaine)
Les 25 chasseurs volontaires dont les noms suivent ont, parmi d’autres, participé à la campagne de Georgie :
Astrel Pierre,
Pierre Auba,
Louis-Jacques Beauvais,
Jean-Baptiste Mars-Belley,
Martial Besse,
Guillaume Bleck,
Pierre Cangé,
Jean-Baptiste Chavannes,
Henry Christophe,
Pierre Faubert,
Laurent Férou,
Jean-Louis Froumentaine,
Barthélémy-Médor Icard,
Gédéon Jourdan,
Jean-Pierre Lambert,
Jean-Baptiste Léveillé,
Christophe Mornet,
Vincent Olivier,
Pierre Pinchinat,
Jean Piverger,
André Rigaud,
Césaire Savary,
Pierre Tessier,
Jérôme Thoby,
Jean-Louis Villatte…
1 Joseph Saint-Rémy (des Cayes), Pétion et Haïti, étude monographique et historique, Paris, chez l’auteur, 1854, 5 tomes, 2 édition, Paris, Berger-Levrault
2 Nous en devons la communication à l’amabilité de M. Doug Haeuber, Princeton, New Jersey. La gravure à l’aquatinte (48 cm sur 35) est imprimée en noir et blanc et paraît correspondre à deux documents conservés dans le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale à Paris, sous deux cotes Qg 3, tome 1, folio (microfilm M 242961, L'histoire des Antilles) et N3 Pétion (microfilm D 291411, Les portraits). Aucune de ces deux épreuves, identiques, ne mentionne le graveur. Un autre portrait à l'aquatinte de Pétion, sous la cote N3 Pétion (microfilm D 291412), toujours anonyme, paraît de la même main. On le voit debout, près du mur du palais du gouvernement, avec en titre au bas Alexandre Petion Président d'Haïti. Dédié à Jn Pre Boyer Président d'Haïti par son dévoué serviteur Barincou [A. Barincou, graveur français du 19ème siècle, actif entre 1823 et 1828] dont on peut donc supposer qu’il est aussi l’auteur du portrait (communication aimable de Mme Madeleine de Terris). Barincou est connu en Haïti pour avoir été durant son séjour à Port-au-Prince l’auteur du portrait officiel en pied du président Pétion qui figure en exergue de l’ouvrage de Saint-Rémy.
3 Mario Graneri-Clavé et alii, Le Dictionnaire de Bordeaux, Toulouse, Editions Loubatières, 2006, article Pétion (JdC).
4 Passeport d'un Martiniquais, 1801, délivré par Pierre Pierre, Commissaire général de Police de Bordeaux, 1 p. in-folio, Bordeaux, 3.IV.1801. Texte en partie imprimé, papier défraîchi et bruni par endroits, pièce 156. Ce commissaire était sans doute lui aussi un mulâtre, comme semble l’indiquer son nom.
5 Anonyme [P. M. Duboys], Précis historique des Annales de la colonie française de Saint-Domingue depuis 1789…, ms transcrit et communiqué par Gabriel Debien, Mézeaux, 2 vol., tome I, p. 141-149.
6 Thomas Madiou fils, Histoire d’Haïti, Ed. Deshamps, op. cit., I, 215, 241-246.
7 Beaubrun Ardouin, Etudes sur l’histoire d’Haïti, Paris, Dézobry et E. Magdeleine, 1853-1865, 11 vol., réédit. Port-au-Prince, Dalencour, 1958, 11 tomes en 1 vol., II, 94, note 2.
8 AD Gironde, C4259, Visite faite à la Chambre par les députés du régiment patriotique de S-Eulalie, ayant à leur tête le colonel, de Montbrun de Pomarède, qui remet sur le bureau des exemplaires de deux adresses, l'une de félicitations à la garde nationale de Paris, l'autre de protestation contre les projets d'abolition de l'esclavage ; texte de la réponse du juge et délibération chargeant deux délégués de la Chambre de se rendre, le dimanche suivant, auprès dud. régiment « assemblé dans une des salles de la maison des PP. Feuillans » (14 janvier 1790).
9 Général baron Pamphile de Lacroix, Mémoires pour servir à l’histoire de la Révolution de Saint-Domingue, Paris, Tillet aîné, 2 vol., I, 283-285.
10 Drouin de Bercy, De Saint-Domingue, de ses guerres, de ses révolutions, de ses ressources, des moyens à prendre pour y rétablir la paix et l'industrie, Paris, Hocquet, 1814, p.15.
11 Joseph Saint-Rémy (des Cayes), Pétion et Haïti, étude monographique et historique, Port-au-Prince, 1853-1857, rééd. Paris, Berger-Levrault, 1956, 5 vol., t. 3, p. 92.
12 Ibid., t. 3, p. 96.