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Le blog de Jacques de Cauna Chaire d'Haïti à Bordeaux
Site de la Chaire pluridisciplinaire d'Haïti à Bordeaux créée après le séisme du 12 janvier 2010 dans le cadre des activités du Centre international de recherche sur les esclavages du CNRS à l'EHESS. Histoire et culture d'Haïti et de Gascogne. Enseignement supérieur. Formation, suivi à distance, mémoires, thèses. Développement des liens entre la Caraïbe, la Gascogne et région Nouvelle-Aquitaine.
Signatures de livres au château de Caumale ! Rendez-vous au Marché de Noël le Samedi 16 décembre
Un livre témoignage sur les dérives mémorielles dans une ville portuaire, dans la lignée des analyses de Paul Ricoeur confrontées à l'expérience du vécu. A lire d'autant plus que l'ouvrage subit actuellement une tentative de boycott local à laquelle l'histoire rendra justice contre la confortable bien-pensance régnante des petits esprits..
Mémoire de l'esclavage à Bordeaux : Rue Saige, ignorance et calomnie
Mémoire de l'esclavage à Bordeaux : ignorance et calomnie
Dans le journal de 20h d'une chaîne nationale (samedi 2 décembre), le premier maire élu de Bordeaux, François-Armand de Saige, a été une nouvelle fois calomnié par le représentant auto-proclamé des victimes de la traite des Noirs, M. Karfa Diallo, qui l'avait déjà comparé à Hitler à plusieurs reprises, et notamment en présence d'écoliers, en désignant à la vindicte publique la plaque de rue qui porte son nom au cœur de la ville. Nous l'invitons cordialement, ainsi que ceux qui le relaient, à un peu plus de prudence.
Il se trouve en effet, malheureusement, que cet avocat général du barreau bordelais n'a jamais été ni « armateur » ni « négrier », à l'inverse de son père (d'où la confusion sans doute), mais qu'il a au contraire laissé dans l’histoire bordelaise l’image d’un homme éclairé, fondateur avec Gensonné et Vergniaud du Musée bordelais, société de pensée très avancée à l’époque, annonçant les clubs révolutionnaires. Et qu’il fut victime en 1793 de la barbarie terroriste qui le guillotina pour sa proximité du parti Girondin qui, comme lui, avait défendu les droits à l’égalité des hommes de couleur aux Antilles. Il proposa même l’envoi de la Garde nationale de Bordeaux, qu’il commandait, afin de défendre le décret du 15 mai 1791 en leur faveur, ce qui faillit provoquer l’assassinat par les émeutiers réactionnaires de tous les Bordelais et Aquitains de Port-au-Prince.
Mais ces « détails de l'histoire » ne paraissent pas intéresser des journalistes pressés qui préfèrent recycler périodiquement les mêmes affirmations manichéennes sensationnalistes sans s'encombrer de consultations d'historiens forcément plus nuancés.
L'ignorance peut-elle excuser la diffamation ?