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Le blog de Jacques de Cauna Chaire d'Haïti à Bordeaux

Héraldique et généalogie. Alliance des maisons de Noailhan et de Cauna

29 Novembre 2018, 17:29pm

Publié par jdecauna

L'alliance gasconne des armes de Marsan et de Toulouse en Armagnac !L'alliance gasconne des armes de Marsan et de Toulouse en Armagnac !

L'alliance gasconne des armes de Marsan et de Toulouse en Armagnac !

Archives de la maison de Marsan de Cauna.

Alliance à la maison de Noaillan.

Armes de Noaillan : de gueules à la croix tréflée d'or, noblesse d'extraction, Armagnac.

Armes de Cauna : losangé d'or et de gueules, noblesse d'extraction, Chalosse.

 

Courcelles, Dictionnaire de la noblesse..., II, 95-96.

Une des plus antiques races chevaleresques de cette province (Guyenne), issue des comtes de Comminges, branche des vicomte de Soules-Louvigny [sic], rameau mérovingien, en porta de tout temps les armes : celles de Toulouse, alliée dès le 13e siècle aux sires d'Albret, fondue dans les Grossoles-Flamarens (à Buzet), de Réaux (Narbonne-Lara), et Mélignan, seigneurs de Trignan. Deux branches : 1e, des seigneurs de Villeneuve [de Mézin], Lamezan, etc., 2e de La Terrade, Pouy sur Losse, Bégué, etc., subsistantes. Armes : de gueules à la croix évidée, cléchée et pommelée d'or, qui est de Toulouse.

 

1- 1492- Contrat de mariage entre Catherine de Cauna, damoiselle, fille de noble Bernard de Cauna, chevalier, baron de Cauna, et Isabel de Béarn, damoiselle, et Jean de Noaillan, chevalier, seigneur de Villenave [Villeneuve-de-Mézin] passé à Mauvezin le 19 juin 1492 avec 1500 florins bordelais de dot. Grand parchemin 60 x 58 cm.

Elle était veuve de Guilhem-Ramon de Castillon, seigneur de Castelnau d'Eauzan, et assistée pour cet acte de Guilhem-Ramon de Cauna, baron de Cauna, son frère.

 

2- 1494- Quittance faite par « noble Cathalina de Cauna, dona de Bilanaba [dame de Villeneuve], femme de noble Johan de Noaillan, seigneur de Villeneuve, à noble Johan de Lupiac, seigneur de Moncassin ». 42 x 56 cm.

En présence de nobles Johan de Pardelhan [Pardaillan] et Johanne de Lupiac. Avec l'accord de Monseigneur Antoine de Fargues.

 

3- 1518, 12 juin - « Testament de dame Catherine de Cauna, veuve de noble Jean de Noaillan, seigneur de Villeneuve ». 50 x 70 cm.

A la suite est son codicille du 12 juin 1518 en faveur de ses quatre fils, Jean, Bertrand, Odet et autre Bertrand de Noailhan..

 

4- 1540, 24 avril- « Arrêt. Lettres royaux entre les enfants de noble Jean de Noailhan et de ses deux femmes, Miramonde de La Lane et Catherine de Cauna ». par de Lagarrigue, notaire royal, 14 p., 26 x 18.

« Supplique par devant le Parlement de Bordeaux, de notre aimé Johan de Noaillan, escuyer, seigneur de Peyrone, fils de feu Johan de Noailhan, seigneur de Villeneuve… son père fut conjoint par secondes noces avec Catherine de Cauna, damoiselle, duquel mariage issurent Bertrand, Odet et autre Bertrand de Noailhan.

Jehan de Noailhan, fils du premier mariage de Bertrand de Noailhan, son fils enfant du second mariage… Jehan et Isabeau ses enfants… son testament par lequel institua le dit suppliant son héritier universel en la dite maison de Peyrone et tous ses biens…

Catherine de Cauna, sa mère et Thibaud de Melinhan, seigneur de Tromhin…

feu Bertrand de Noailhan..., lègue la somme de deux cent francs bordelais audit Odet, aîné, ainsi que les meubles qui se trouveront au dit lieu de Villeneuve… ».

 

Postérité dans J. de Cauna, Cadets de Gascogne. La Maison de Marsan de Cauna, tome III, Ed. Princi Negue, 2004, p. 186-189

Note Noailhan (de). Château de La Terrade (J. de Cauna, 10 août 2014, sur ce blog).

Jean de Noaillan, l'un des hommes d'armes, avec Arnaud de Cauna et Raymond de Laterrade, de la compagnie de Foix-Lautrec (du roi de Navarre) passée en revue le 23 juillet 1550 à Condom. Voir la fresque marquant le passage de la compagnie au château de Laterrade à Escalans où se décida sans doute l'alliance des Noailhan aux Laterrade (Bulletin du Centre Généalogique des Landes, n° 115-116, 3e et 4e trim. 2015, p.1654).

 

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Bordeaux-Cienfuegos : Louis de Clouet à Bordeaux (3e partie, suite et fin)

16 Novembre 2018, 16:41pm

Publié par jdecauna

Fig. 7 : Armoiries de la famille Journu (photo Francis Lambert). Fig. 8 : Tableau généalogique de la famille Journu (détail), © J. de Cauna.Fig. 7 : Armoiries de la famille Journu (photo Francis Lambert). Fig. 8 : Tableau généalogique de la famille Journu (détail), © J. de Cauna.

Fig. 7 : Armoiries de la famille Journu (photo Francis Lambert). Fig. 8 : Tableau généalogique de la famille Journu (détail), © J. de Cauna.

 Fig. 9 : Monogramme de la porte latérale de la tour, © J. de Cauna. Fig. 10 : Hôtel Journu, 55 cours Clémenceau, anciennement cour de Tourny, © J. de Cauna. Fig. 9 : Monogramme de la porte latérale de la tour, © J. de Cauna. Fig. 10 : Hôtel Journu, 55 cours Clémenceau, anciennement cour de Tourny, © J. de Cauna.

Fig. 9 : Monogramme de la porte latérale de la tour, © J. de Cauna. Fig. 10 : Hôtel Journu, 55 cours Clémenceau, anciennement cour de Tourny, © J. de Cauna.

Devenu en 1790 l'Hôtel du Département (présidé par L. Journu), il fut mis en vente comme propriété nationale le 27 octobre 1791, après le déménagement de l'administration de la Gironde à l'ancien archevêché, l'actuel Hôtel de Ville. Les sieurs Péreire, Raphaël, Dupuch, Boué-Maurosin et Lindo s'en portèrent acquéreurs pour la somme de 560 000 livres. Ils vendirent ensuite à M. Dussaut qui vendit à M. de Clouet, le fondateur de Cienfuegos, à son arrivée à Bordeaux en 1814. Après le décès en duel en 1822 de son fils Luis-Juan que l'on rapporta mourant à l'hôtel où il expira sur une table, sa mère ne voulut plus habiter la demeure qui fut revendue à M. Dubois d'Izon qui la revendit à M. Lefebvre, propriétaire en 1866 dont le gendre était M. Chaumet, médecin (celui-là même qui donna son nouveau nom à la rue du Jardin avant 1877)1.

Il passa ensuite à la famille Journu qui était entrée également en possession du comté de Benauges. Les armes de la famille diversement déclinées figurent sur des vitraux à l'intérieur du domicile dont certains laissent apparaître le blason à l'extérieur, au-dessus de deux portes fenêtres de la tour et de la galerie : D'azur à une aigle de carnation posée sur un nuage fixant à dextre un soleil d'or accompagnée à senestre et en chef d'une étoile d'argent, couronné d'un tortil de baron [Fig.7]. Ces armes étaient apparues avec Bonaventure Journu, né à Bordeaux (1717-1781), consul puis juge de la Bourse, marié à Claire Boyer-Fonfrède, qui confèrera la noblesse à ses descendants par une charge de Secrétaire du Roi. L'un de ses fils sera comte de Tustal, marié à une riche créole de Saint-Domingue Geneviève Auber, et l'autre, baron de Saint-Magne et grand-père de Marie-Fanny de Journu qui épousera Alexandre de Clouet de Piettre, fils du fondateur de Cienfuegos [Fig.8]. Leur fils, Bernard-Auguste, comte de Clouet, né le 27 juin 1841 à Bordeaux, 68 cours de Tourny, épousera le 28 avril 1885 sans postérité Nicolasa Virginie Eugéne Le Quellec, tante d'Yvonne Le Quellec qui, à la génération suivante, épousera en 1904 Auguste Journu à qui l'on doit les principaux aménagements intérieurs (les vitraux armoriés notamment) de la maison dont il entra en possession par achat de son épouse à la famille Felletin le 13 juillet 1905 en réemploi de ses biens dotaux2. Au-dessus de la porte latérale de la tour figure un monogramme aux deux « L » affrontés enlacés qui n'est autre que celui de Louis XIV [Fig. 9].

A la troisième génération, la mention de domicile bordelais des petits-enfants du fondateur portée sur les passeports est au n° 55 du cours Tourny, l'actuel cours Clémenceau, dans le grand hôtel à cour circulaire qui appartenait également à la famille Journu par achat de Bernard-Auguste Journu, baron de Saint-Magne, père de Fanny, à la famille Desfourniel [Fig.10]. On trouve cette adresse ainsi indiquée sur les passeports de Jean-Laurent-Ferdinand, âgé de 36 ans, « 1m70 », cheveux et yeux « châtains », teint « coloré », pour la Belgique, l'Allemagne et la Prusse en 1866 ; d'Auguste, 30 ans, « 1m68 », cheveux, yeux et teint « châtains », pour la Prusse, la Hollande et la Belgique en 1861 ; et de Ferdinand, 19 ans, « 1m70 », cheveux et yeux « châtains », teint « brun », pour Wiesbaden au duché de Nassau en 1859. C'est cette adresse également qui figure sur l'acte de naissance de Jean-Paul-Louis en 1856. Cet hôtel Journu, le plus remarquable du cours, avait été édifié par François Lhote et était orné de belles boiseries du XVIIIe siècle qui ont été vendues en 19283. En juillet 1874, la famille s'installa au 17 rue Vauban appartenant à l'oncle Théodore Journu.

1 Communication aimable de Mme Claudine Demptos-Jounu que je remercie bien sincèrement.

2 Ibid. Etude de Me Boirar, réf. hypo. 26 juillet 1905, vol. 179, N°7.

3 L. Desgraves, op.cit., p. 305. Le grand hôtel Journu, le mieux connu, est au n° 3 du cours du Chapeau-Rouge, dans le prolongement de l'hôtel Boyer-Fonfrède.

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Bordeaux-Cienfuegos. Du château de Puy-Paulin à l'hôtel de l'Intendance, résidence de Louis de Clouet (suite, 2e partie))

16 Novembre 2018, 10:40am

Publié par jdecauna

Fig. 4 : Plan géométral de la ville de Bordeaux et de parties de ses Faubourgs levé par les ordres de M. de Tourny, Intendant de la Généralité, et de Mrs les Maire, Sous-Maires, et Jurats Gouverneurs de la dite Ville. Par les Srs Santin et Mirail, Géographes, en 1754. Gravé à Paris par J. Lattré en 1755. Avec privilège du Roy. Fig. 5 : Plan de la ville de Bordeaux, levé par Pierrugues et D. Béro, Géomètre de première classe au Cadastre, Dufour, Directeur de publication, 1831. Fig. 6 : La Tour et la terrasse de l'ancien hôtel de l'Intendance, © J. de Cauna.Fig. 4 : Plan géométral de la ville de Bordeaux et de parties de ses Faubourgs levé par les ordres de M. de Tourny, Intendant de la Généralité, et de Mrs les Maire, Sous-Maires, et Jurats Gouverneurs de la dite Ville. Par les Srs Santin et Mirail, Géographes, en 1754. Gravé à Paris par J. Lattré en 1755. Avec privilège du Roy. Fig. 5 : Plan de la ville de Bordeaux, levé par Pierrugues et D. Béro, Géomètre de première classe au Cadastre, Dufour, Directeur de publication, 1831. Fig. 6 : La Tour et la terrasse de l'ancien hôtel de l'Intendance, © J. de Cauna.
Fig. 4 : Plan géométral de la ville de Bordeaux et de parties de ses Faubourgs levé par les ordres de M. de Tourny, Intendant de la Généralité, et de Mrs les Maire, Sous-Maires, et Jurats Gouverneurs de la dite Ville. Par les Srs Santin et Mirail, Géographes, en 1754. Gravé à Paris par J. Lattré en 1755. Avec privilège du Roy. Fig. 5 : Plan de la ville de Bordeaux, levé par Pierrugues et D. Béro, Géomètre de première classe au Cadastre, Dufour, Directeur de publication, 1831. Fig. 6 : La Tour et la terrasse de l'ancien hôtel de l'Intendance, © J. de Cauna.

Fig. 4 : Plan géométral de la ville de Bordeaux et de parties de ses Faubourgs levé par les ordres de M. de Tourny, Intendant de la Généralité, et de Mrs les Maire, Sous-Maires, et Jurats Gouverneurs de la dite Ville. Par les Srs Santin et Mirail, Géographes, en 1754. Gravé à Paris par J. Lattré en 1755. Avec privilège du Roy. Fig. 5 : Plan de la ville de Bordeaux, levé par Pierrugues et D. Béro, Géomètre de première classe au Cadastre, Dufour, Directeur de publication, 1831. Fig. 6 : La Tour et la terrasse de l'ancien hôtel de l'Intendance, © J. de Cauna.

L'hôtel de l'Intendance, voulu par le Roi pour y loger luxueusement son Intendant, est clairement visible sur le Plan géométral de Bordeaux levé pour l'intendant Tourny par Santin et Mirail en 1754 [Fig.4]. On y distingue même, dans l'emprise globale du bâtiment, l'actuelle tour ronde du 4 de la rue Paul-Painlevé, tout comme sur le plan Dufour de 1831 où apparaît aussi le nom « Rue du Jardin » [Fig.5]. En réalité, la longue façade de l'hôtel de l'Intendance, encadrée par deux tours de la courtine de l'ancien château de Puy-Paulin, s'ouvrait par de larges croisées sur une grande terrasse encore existante en partie qui permettait de contempler le beau jardin la française et son parterre à broderies bordé sur les côtés de rangées d'arbres et d'un bosquet1 [Fig.6]. Détruit par un incendie, l'hôtel fut reconstruit par l'architecte André Portier sous la conduite de Tourny en 1756. C'est ce « grand hôtel » dont il est question dans le Livre de Famille des Clouet lorsqu'on dit qu'on y donnait un bal au moment où fut apporté le corps du jeune Luis de Clouet, agonisant. Le Guide de Bordeaux publié en 1785 par Pallandre l'évoque ainsi : « Son entrée, son point de vue sur le jardin, le goût et la beauté de son édifice, son escalier et la distribution de ses appartements méritent d'être vus »2. Aujourd'hui encore un remarquable et imposant grand escalier de marbre blanc occupe le centre de la tour au rez-de-chaussée et la terrasse de l'aile ouest s'ouvre sur la rue à l'endroit même où se trouvait le jardin, sur un large espace dont la moitié autrefois non bâtie est occupée aujourd'hui par les immeubles construits entre la rue Paul-Painlevé et le cours de l'Intendance.

C'est en tout état de cause un emplacement prestigieux, de premier ordre, que choisit Louis de Clouet, l'un des fondateurs à l'époque de la banque de Bordeaux3, dont il faut rappeler à ce stade que son immense fortune lui permettait de gros investissements. On peut même dire qu'il se replace là au centre originel de la ville, au cœur de sa racine historique. Le vieux château acheté par le Roi au duc Candale d'Epernon avait été édifié de mémoire perdue sur le point le plus élevé de la ville, comme cela s'imposait en matière défensive et il en resta longtemps le premier centre du pouvoir. Au départ, le château de Puy-Paulin, dont il ne subsiste aujourd'hui d'apparent qu'une grosse tour ronde de grande ancienneté encastrée dans des constructions modernes, occupait tout l'espace du puy ou pouy – terme gascon désignant une hauteur s'apparentant à une motte féodale – compris entre l'actuelle rue Porte-Dijeaux et le cours de l'Intendance. L'origine du nom serait dans celui de Paulin de Nole ou Saint Paulin, disciple d'Ausone qui devint gouverneur de Campanie et évêque. Il serait né dans ce palais appelé Podium-Paulini (Puy-Paulin), construit par son grand-père. La tradition en fait l'ancêtre de la puissante famille des comtes de Bordeaux. Enclavé dans les fortifications du IVe siècle et fortifié lui-même en raison des invasions barbares, il devint au XIIe siècle le château-fort de Pey de Bordeaux. L'un de ses descendants, Pey-Amanieu, captal de Buch, fut père d'Assalide de Bordeaux, dernière héritière de la maison des comtes de Bordeaux, qui épousa en 1307 Pierre II de Grailly, fils du chevalier dont le gisant subsiste dans la collégiale d'Uzeste, reconnaissable par son écu à la croix chargée de coquilles Saint-Jacques. D'eux provinrent Jean II et Jean III de Grailly, le fameux captal de Buch, qui était aussi comte de Benauge, seigneur du Fleix, de Puy-Paulin, de Castelnau et autres places, mort emprisonné au Temple sans postérité légitime et dont l'héritage passa, comme plus proche parent, à son oncle Archambaud de Grailly, qui, par son mariage en 1361 avec Isabelle de Foix-Castelbon, est le père de Jean Ier, comte de Foix et vicomte de Béarn4, aïeul de la dynastie royale de Navarre qui mène à Henri IV, et de Gaston 1er de Grailly (IV de Foix) qui, de son mariage avec Margalide (Marguerite) d'Albret en 1410, eut Jean de Foix-Candale, comte de Benauges, captal de Buch, vicomte de Castillon et de Meilles, chevalier de la Jarretière et earl (comte) de Candale par son mariage avec Margaret Kerdeston de La Pole Suffolk, comtesse de Kendall, d'où provint Gaston II de Foix-Candale, père de la future reine de Pologne et de Bohème, Anne de Foix-Candale, ancêtre des Habsbourg, et de Gaston III « le Boîteux », suivi de Frédéric de Foix-Candale, puis d'Henri, père de Marguerite de Foix-Candale, dernière héritière de sa maison qui apporta le château de Puy-Paulin par mariage au fameux duc d'Epernon, Jean-Louis de Nogaret de La Valette, dont le dernier héritier, Henri-François de Foix et de Candale, duc d’Épernon, procéda à la vente de la seigneurie en faveur du roi de France (Louis XIV l'époque) le 30 novembre 1707.

1 Philippe Prévôt, Bordeaux. Petits secrets et grandes histoires, Bordeaux, Ed. Sud-Ouest, 2012, p. 76 : « Quand le jardin n'est plus qu'un mot ».

2 Louis Desgraves, op. cit., p. 58.

3 Il figure bien à l'adresse du 15 rue du Jardin avec son gendre Sommereau sur la liste des fondateurs de la banque.

4 Jean IV de Grailly, Ier de Foix-Béarn, est le père d'Isabel, fille naturelle légitimée, filleule de de sa grand-mère Isabelle de Foix-Castelbon, qui fut donnée en mariage en 1442 au traité de Saint-Loubouer par son frère, le vicomte Gaston de Foix-Béarn, à son capitaine du château de Pau, Bernard, baron de Cauna, afin d'assurer la paix en Chalosse, Marsan et Tursan.

 

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Bordeaux-Cienfuegos, Lieux de vie de la famille de Clouet à Bordeaux (1ère partie)

10 Novembre 2018, 09:51am

Publié par jdecauna

Fig. 1 : Rue Louis Combes autrefois Rue du Jardin (photo Richard Zébulon pour Philippe Prévôt). Fig. 2 : Plan de la ville de Bordeaux par Ernest Delpech, 1877.  Fig. 3 : Plan de Bordeaux, Guide Bordelais, 1891.Fig. 1 : Rue Louis Combes autrefois Rue du Jardin (photo Richard Zébulon pour Philippe Prévôt). Fig. 2 : Plan de la ville de Bordeaux par Ernest Delpech, 1877.  Fig. 3 : Plan de Bordeaux, Guide Bordelais, 1891.
Fig. 1 : Rue Louis Combes autrefois Rue du Jardin (photo Richard Zébulon pour Philippe Prévôt). Fig. 2 : Plan de la ville de Bordeaux par Ernest Delpech, 1877.  Fig. 3 : Plan de Bordeaux, Guide Bordelais, 1891.

Fig. 1 : Rue Louis Combes autrefois Rue du Jardin (photo Richard Zébulon pour Philippe Prévôt). Fig. 2 : Plan de la ville de Bordeaux par Ernest Delpech, 1877. Fig. 3 : Plan de Bordeaux, Guide Bordelais, 1891.

Lieux de vie de la famille de Louis de Clouet à Bordeaux

 

C'est en 1814 que Louis de Clouet, fondateur de la colonie de Jagua qui deviendra la ville de Cienfuegos, s'installe en France avec sa famille, au 15 rue du Jardin à Bordeaux. Né le 8 février 1766 à La Nouvelle-Orléans, alors espagnole depuis trois ans, il a 48 ans et son épouse, la créole Clara Lopez de La Peña y Marigny y Mandeville, 36. Il sont accompagnés des enfants issus de de leur mariage à La Nouvelle-Orléans le 1er octobre 1791 encore vivants à l'époque (ils en eurent quatorze en tout, dont treize morts avant leur père).

C'est la Restauration de la monarchie des Bourbons, après la première abdication de Napoléon le 6 avril 1814, qui est à l'origine de ce retour pour le fidèle officier royaliste des Bourbons d'Espagne qu'est Louis de Clouet. Sa fuite, déguisé, vers ce pays lors du retour au pouvoir de « l'Ogre » au moment des Cent-Jours (du 20 mars au 7 juillet 1815), puis son retour en France en même temps que Louis XVIII, confirment bien une fidélité royaliste sans failles dont témoigne cette émigration temporaire. Une procédure engagée à la Nouvelle-Orléans pour la saisie de la maison d'un de ses débiteurs montre que Louis de Clouet, qualifié de « sieur Brognier de Clouet », résidait « à Philadelphie » le 16 février 1814 (en instance de départ sans doute), date à laquelle il avait donné procuration au sieur Ladevèze et à un autre pour pouvoir « gérer et administrer conjointement ou séparément ses biens et affaires présents et à venir » en Louisiane1.

Les enfants nés à La Nouvelle-Orléans sont au nombre de six : Luis-Juan, ou Louis, né entre 1798 et 1801, capitaine à 21 ans, tué dans un duel à Bordeaux le 27 janvier 1822 ; Joseph-Alexandre, né le 6 octobre 1809, qui lui succédera à la tête de la colonie et épousera le 16 août 1838 Marie-Fanny Journu ; Marie-Clara-Victorine, née en 1794, future Madame Jabet (mariée à Bordeaux le 11 avril 1836 à Jean-Baptiste-Joseph-Siméon Jabet, négociant), et Claire « Clarisse », née en 1811, autre future Madame Jabet, mariée à Bordeaux à Jean-Baptiste-Joseph Jabet, négociant, le 3 mai 1834. Deux autres filles se marièrent à Bordeaux : Maria del Carmen, née en 1796, mariée le 17 juin 1816 avec Marcel-Théophile Sommereau, officier d'administration de la Marine, et Marie-Claire, née en 1798, mariée le 27 décembre 1816 avec Robert Barde. Quant à la benjamine, Victoire-Mathilde, elle est la seule à être née après l'arrivée à Bordeaux, le 23 décembre 1814, enregistrée sous le patronyme Brognier de Clouet.

Grâce aux documents familiaux détenus par les actuels propriétaires de sa maison à Bordeaux, on voit que Louis de Clouet avait choisi de s'installer en plein centre historique de la ville, sur l'emplacement de l'un de ses monuments les plus remarquables : l'ancien château de Puy-Paulin, dont il est souvent question dans les annales, devenu hôtel de l'Intendance à l'époque depuis le début du XVIIIe siècle. Le Livre de famille, écrit par un petit-fils du fondateur qui signe « vicomte de Clouet », précise en effet que « la famille habitait à cette époque le grand hôtel de la rue du Jardin, aujourd'hui rue Chaumet ». Mais l'identification de la rue n'est pas toujours très claire chez les historiens locaux. Auguste Bordes2, dans son Histoire des monuments anciens et modernes de la ville de Bordeaux, en évoque assez précisément la position lorsqu'il situe l'ancien château de Puy-Paulin : « cette habitation, située sur la place qui porte le nom de Puy-Paulin, s'étendait jusqu'à la rue du Jardin qui passe entre l'emplacement de cet ancien édifice et le cours de l'Intendance ». Louis Desgraves paraît plus précis mais se trompe sur la concordance des noms de rues anciens (je cite) : « L'espace délimité par le cours de l'Intendance, la rue Combes (anciennement rue Puy-Paulin), la place Puy-Paulin, et la rue Guillaume-Brochon (anciennement rue du Jardin) correspond à l'emplacement de l'ancien hôtel de l'Intendance »3. C'est l'inverse en réalité, et encore, ne s'agit-il que d'un partie de la rue : la rue du Jardin s'ouvrait en effet à partir du cours de l'Intendance (à l'époque « Fossés de l'Intendance », auparavant « Fossé de Campaure ») sur le tracé de l'actuelle rue Louis-Combes – on voit encore, sous la plaque, les mots « Rue du Jardin » gravés dans la pierre [Fig.1] – pour continuer par un angle droit sur l'actuelle rue Paul-Painlevé et s'achever dans la rue Neuve de l'Intendance (actuelle rue Guillaume-Brochon). Les plans d'époque confirment bien par ailleurs que la seconde partie de la rue du Jardin, après l'angle droit, était devenue la rue Chaumet, avant de changer à nouveau de nom plus tard pour aboutir à l'adresse actuelle du n° 4 rue Paul Painlevé. On voit le nom apparaître en deux parties à côté de celui de Puy-Paulin (« Chau »/« met », en H5) sur le plan indicateur de la ville de Bordeaux en 1877 par Ernest Delpech [Fig.2] ainsi que son amorce abrégée (« Chau. ») perpendiculaire à « Pl. Puy-Paulin » sur un plan-indicateur de Guide en 1891, entre les rues Louis-Combes (« Combes») et Guillaume-Brochon (« Gui. Bro. ») [Fig.3]

A SUIVRE

1 Dalloz aîné et Armand Dalloz, Jurisprudence générale, tome 30, Paris, 1853, p. 665-666.

2 Auguste Bordes, Paris, Bordeaux, Chez l'auteur, 1845, I, 168.

3 Louis Desgraves, Evocation du Vieux Bordeaux, Paris, Editions de Minuit, Vivisques, 1989, p. 59

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