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Le blog de Jacques de Cauna Chaire d'Haïti à Bordeaux

Commémoration Toussaint Louverture 2023. Un premier bilan en demi-teinte

19 Avril 2023, 17:21pm

Publié par jdecauna

Cérémonie du 7 avril 2023 au Panthéon, ParisCérémonie du 7 avril 2023 au Panthéon, Paris

Cérémonie du 7 avril 2023 au Panthéon, Paris

Commémoration de la mort de Toussaint Louverture 2023

Apre bal, tanbou lou

 

Apre bal, tanbou lou, Après le bal, les tambours sont lourds, ce dicton haïtien s’applique parfaitement à ce que l’on peut retenir de la commémoration du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture à Bordeaux dans la semaine du 7 avril.

Au départ, la Chaire d’Haïti à Bordeaux était bien la seule à avoir préparé et programmé cette commémoration absente des calendriers français. Rappelons cette chronologie comme il est commun de le faire en histoire pour tout événement considéré, d’autres associations ou fondations étant venues s’y intéresser à la suite :

- Le 15 février 2023, la municipalité de Bordeaux est informé de l’importance de l’événement – à un moment où rien n’est encore prévu – par un courrier adressé par l’auteur de ces lignes à Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux. Après rappel pour information de l’émission télévisée Secrets d’Histoire consacrée deux ans plus tôt le 12 mai 2021 à Toussaint Louverture. La liberté à tout prix, dont le fil rouge avait été enregistré au Palais de la Bourse par une équipe de France TV (France 3) venue spécialement de Paris pour m’interviewer pendant 5h30, ainsi que de la publication en 2012 de mon Toussaint Louverture. Le Grand Précurseur aux Editions Sud-Ouest, une demande d’audience était faite pour présenter les contours possibles d’une intervention marquante autour de l’événement majeur de portée internationale de la découverte du portrait d’Isaac Louverture à Bordeaux identifié par mes soins en mars 2020.

Il semblait couler de source de proposer une intervention à la hauteur de l’événement, par l’historien local connu pour sa spécialisation sur le sujet, dans un lieu prestigieux choisi pour la circonstance qui ne pouvait être autre que les salons de l’hôtel de ville, en présence des autorités locales, municipales, départementales, régionales, préfectorales. Il s’agissait d’inscrire l’événement dans l’histoire à l’occasion de la date anniversaire du 7 Avril afin que nul n’ignore à l’avenir l’accueil reçu à Bordeaux par Isaac Louverture.

Occasion ratée. Une session de rattrapage est-elle encore possible à la date du 10 mai, journée nationale de la mémoire de l’esclavage ? Il faudrait alors une clarification très nette et rapide dont on ne paraît pas prendre le chemin en restant dans l’inertie de la non-réponse, tactique qui semble plutôt relever de la mise au ban volontariste de la vérité historique. Au profit d’on ne sait quelle complaisance morale ou ambition politique…

A suivre…

Dans le cas fort probable où rien ne se ferait dans le bon sens, il sera facile aux détracteurs à venir, qui ne manqueront pas au moment voulu, de se souvenir en triste contrepartie que les mêmes salons prestigieux de l’hôtel de Rohan avaient accueilli sans états d’âme à bras ouverts quelques années plus tôt le Conseil représentatif des associations noires, association militante au titre suffisamment explicite dans ses objectifs ouvertement déclarés au sein du contexte victimaire à la mode, pour nous dispenser d’en dire plus.

Cela devait être dit. Voilà qui est fait. Nul ne pourra prétendre en ignorer par la suite.

Pour le reste d’un bilan extrêmement chétif qui n’honore pas notre pays, que retenir ?

 

A Paris, un grand show médiatique au Panthéon avec pour maître de cérémonie en costume d’époque l’acteur ayant joué Toussaint dans un regrettable biopic télévisé de piètre mémoire historique. Et pour caution le ministre de l’Education nationale et autres institutionnels de service.

J’avais choisi personnellement de ne pas m’y rendre, bien qu’invité mais ayant mieux à faire localement, ce qui ne fut pas le cas de certain militant associatif bordelais toujours à la poursuite de récupérations et exhibitions médiatiques, dont la publicité n’est plus à faire. J’ai toutefois pu m’y faire représenter, ce qui m’a permis d’apprendre enfin, par personne interposée que je remercie, ce qu’étaient devenues les trois notices biographiques d’abolitionnistes (Toussaint, Delgrès, Schoelcher) qui m’avait été demandées en 2017 par le Centre National des Monuments Historiques. Elles sont effectivement bien présentes dans la crypte sur les bornes numériques prévues à cet effet dont ma représentante m’a communiqué les photos.

Au Fort de Joux, l’abandon du projet de retraite de trois jours qui m’avait été présenté par S.E. M. l’ambassadeur d’Haïti auquel je n’avais pu répondre favorablement pour les mêmes raisons d’obligations locales. J’ai regretté que la solution d’intervention en visio-conférence ait dû être abandonnée en même temps pour cause de mobilisation parisienne.

 

A La Rochelle, l’abandon pour causes de mouvements sociaux et difficultés ou blocages de déplacements, de la conférence universitaire organisée pour le 6 avril par Daniel Groscolas, président de l’association La Rochelle Solidarité Internationale avec mon vieil ami et ancien confrère du bureau directeur de la Société Haïtienne d’Histoire, le professeur Pierre Buteau, actuel président de la société et ancien ministre de l’Education venu spécialement d’Haïti mais resté bloqué à Paris par l’absence de trains, tout comme mon partenaire canadien de Toronto. L’hommage auquel nous devions participer le lendemain 7 avril au Musée du Nouveau-Monde devant la statue d’Ousmane Sow s’est trouvé finalement réduit, de l’accord général, compte-tenu des impossibilités de déplacement depuis Paris et Bordeaux, à un très petit comité de six officiels mené par le Maire et notre ami Daniel Groscolas, ancien président de la communauté d’agglomération, ce qui réduit à néant les tentatives de désinformation de ceux qui voudraient faire croire à leur participation sur les réseaux sociaux comme fait lors de l'inauguration en posant impudemment pour la photo à côté d'Ousmane Sow. Rappelons que la notice biographique d’accompagnement sur Toussaint Louverture avait été rédigée par nos soins pour l’installation le 20 mai 2015 (voir Jacques de Cauna, Fleuriau, La Rochelle et l’esclavage. Trente-cinq ans de mémoire et d’histoire, Paris, Les Indes Savantes, 2017.

 

En Suisse, le samedi 8 avril, avec une association haïtienne et l’Université populaire africaine de Genève, une table-ronde conférences de trois professeurs francophones, africain, haïtien, français, m’a permis de débattre avec ces deux collègue par visio-conférence sur le thème très intéressant rarement abordé de l’universalisme de Toussaint Louverture vu des trois continents intéressés. Excellente initiative historique fort bien organisée et menée de main de maître de 20 h à 22h 30 qui fera l’objet d’une publication à venir pour en assurer la pérennité scientifique.

 

A Bordeaux enfin, le vendredi 7 avril, une autre conférence historique et power-point donnée en l’Hôtel des Sociétés Savantes sous l’égide du Centre Généalogique du Sud-Ouest, par Jacques de Cauna sur Toussaint Louverture, le Grand Précurseur et sa famille à Bordeaux et en Aquitaine. Famille et proches, généalogies, postérités. Excellente réception, public de qualité, échanges fructueux. Auparavant, au 44 rue Fondaudège où a été apposée une plaque en 2003, nous avons été très agréablement reçus dans l’ancienne maison d’Isaac Louverture par le dynamique Directeur de l’Ecole EPI Business School qui a eu l’amabilité de nous faire visiter les lieux. Rappelons qu’une réflexion sur une mise à jour de la plaque est inscrite au programme de la Chaire d’Haïti à Bordeaux

Au même moment quelques "tambours africains" sonorisés (dixit) venus de Paris, pendant que l'organisateur au contraire y allait, prétendaient rendre un hommage militant au pied du buste de Toussaint rive droite. A quel prix et pour quel résultat ?

Puisqu'on en parle, rappelons que l'ancienne équipe de la Mairie m'avait demandé tardivement en 2019 (14 ans après !) de rédiger la notice biographique destinée à être gravée sur la dalle du chemin d'entrée afin de cautionner historiquement une oeuvre d'art au visage entièrement imaginaire. L'adjonction reprographique du véritable visage de Toussaint sur la dalle est inscrite au programme de la Chaire d'Haïti qui n'a pu être encore à ce jour présenté comme il se doit au nouveau Maire.

Au chapitre des publications, nous rappelons la publication scientifique faite à Montréal (Canada) dans la Revue d’Histoire d’Haïti n° 3 de l’article de Jacques de Cauna, « Portraits de famille : Toussaint et ses fils. Les progrès de l’iconographie louverturienne (1989-2020) ». La diffusion en France vient d'en être annoncée et la Chaire d'Haïti diffusera l'ensemble sur demande de la revue dans les réseaux universitaires et académiques.

Il n’en est pas de même malheureusement pour notre autre publication entreprise au niveau local le 6 février à Bordeaux même. Sur un texte finalisé et envoyé à l’éditeur à la mi-mars, la parution à la date échéance du 7 avril n’a pu être tenue et est aujourd’hui repoussée à une date inconnue que j’espère antérieure au 10 mai puisque les dernières corrections pour le « Bon à tirer » viennent d’être transmises par mes soins ce jour.

 

Pour le reste à venir, des contacts téléphoniques ou par lettre ont été pris ou entretenus avec d’autres lieux de mémoire du champ géographique de la Chaire d’Haïti en prévision de l’organisation des actions mémorielles et patrimoniales de la Journée nationale de la mémoire de l’esclavage :

- Contacts anciens renouvelés avec les Préfectures des Landes et de Pau.

- A Agen : lettre et demande d’audience à M. le Maire sans réponse depuis plus de deux mois.

- poursuite des contacts avec Astaffort.

- Reprise du contact ancien (2006) avec l’Isle-de-Noé.

- Bayonne, contact à suivre.

- Escalans, château de Caumale : Congrès de la Fédération des Académies de Gascogne prévu pour les 16 et 17 septembre 2023 sur la thématique Toussaint Louverture autour d’un document original exceptionnel signé par lui et conservé dans les archives du château. Ce document éclaire parfaitement la relation fraternelle maçonnique existant avec le propriétaire du château, Joseph Delisle, l’un de ces nombreux colons gascons de Saint-Domingue de l’entourage de Toussaint, émigré ensuite à Cuba. Rendez-vous donc à Caumale pour ces journées sur lesquelles ce blog donnera plus d'informations en temps voulu avec possibilité d'inscription.

 

 

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Isaac, fils de Toussaint Louverture à Bordeaux. Un geste fort pour l’histoire est attendu

11 Avril 2023, 17:25pm

Publié par jdecauna

Portrait retrouvé d'Isaac Louverture et médaillons familiaux du Musée national d'HaïtiPortrait retrouvé d'Isaac Louverture et médaillons familiaux du Musée national d'Haïti

Portrait retrouvé d'Isaac Louverture et médaillons familiaux du Musée national d'Haïti

Isaac, fils de Toussaint Louverture à Bordeaux. Un geste fort pour l’histoire est attendu

 

La commémoration de la mort de Toussaint Louverture à Bordeaux est loin d’avoir connu le retentissement qu’elle méritait alors même qu’un dénouement globalement heureux venait de se faire jour avec l’acquisition du portrait d’Isaac Louverture par les Amis du Musée municipal après plus de deux ans de recommandations non suivies d’effet. N’importe où ailleurs, il eût été jugé opportun de faire de cette résurgence mémorielle inespérée le pilier de l’événement historique qui s’y rattachait tout naturellement.

Faux-pas d’autant plus regrettable qu’une proposition très claire restée sans réponse avait été faite par écrit il y a plus de deux mois auprès du Maire. Il s’agissait tout simplement – c’eût été la moindre des choses – de réserver l’un des salons de réception de l’Hôtel de Ville pour la présentation officielle et prestigieuse au public, avec tout l’appareil cérémoniel et l’ample diffusion médiatique que cela mérite, du portrait retrouvé et identifié en 2020 par l’auteur de la lettre. Encore plus regrettable est le fait qu’une telle opération pouvait se dérouler de la manière la plus simple et évidente avec toutes les garanties historiques sous la forme d’une intervention de l’historien bordelais « inventeur » du portrait, internationalement reconnu comme spécialiste de Toussaint Louverture depuis de longues années. On apprendra plutôt avec surprise par la diffusion du Bulletin du Musée d’Aquitaine qu’il avait été jugé opportun de faire venir de Paris deux historiennes et un artiste pour célébrer l’événement au musée en petit comité sous le titre de l’Arbre de la Liberté cher à Toussaint à une date reléguée à la fin mai.

On pourra lire à la suite la lettre adressée à Monsieur le Maire et restée sans réponse ni suites directes. On y trouvera de surcroît les autres actions envisagées, notamment en matière de pose de plaques comme cela a été fait avec succès dans d’autres villes d’Aquitaine, et en matière de publication, dont l’une faite au Canada dans une revue scientifique et l’autre en cours avec un éditeur bordelais.

La Chaire d’Haïti à Bordeaux n’a pas attendu d’hypothétiques soutiens pour agir dans son champ et celui de l’histoire. Le 7 avril un hommage a été rendu devant la maison d’Isaac Louverture en prélude à une conférence donnée en l’Hôtel des Sociétés Savantes à l’aimable invitation du Centre Généalogique du Sud-Ouest, fidèle partenaire, devant un public de qualité, sous le titre Toussaint Louverture, sa famille et ses descendants à Bordeaux et en Aquitaine.

                                                                    &&&&&&

L’Histoire est avant tout exigence de vérité. Elle ne s’accommode pas de faux-semblants ou demi-mesures et ne rend jamais raison à ceux qui ont cru pouvoir jouer avec elle. Elle ne repasse que rarement les plats pour ceux qui ont raté le premier service. Elle nous apprend qu’une occasion historique ratée par négligence ou pour satisfaire à de misérables manœuvres de politique au petit pied ne se retrouve pas, ne se rattrape pas. Elle nous rappelle aussi que les puissants du moment ont toujours eu tout près d’eux ou dans leur entourage ignoré un Bon Ange conseiller ou une Cassandre annonciatrice de malheurs qu’ils ont cru pouvoir se dispenser d’écouter.

Au moment où Bonaparte, devenu Premier Consul, s’apprêtait à se muer en Napoléon Ier, à l’image de son aîné le général Toussaint Louverture devenu Gouverneur à vie de Saint-Domingue, ce Bon Ange se présentait pour le futur Premier Consul sous les traits gracieux de son épouse Joséphine de Beauharnais dans les termes sans équivoque d’un conseil aussi avisé que prémonitoire :

« Toussaint Louverture, c’est l’homme qui vous convient le mieux : aussitôt que vous chercheriez à lui ravir son autorité vous en feriez un ennemi qui peut affaiblir votre puissance… D’ailleurs quels reproches avez-vous à faire à ce Chef des Noir ?

Qui sait si un jour la loi du talion ne vous sera point appliquée ? Vous apprécierez alors par vous-même le triste position dans laquelle se trouve un homme tout à tour puissant, redouté, proscrit, condamné à parcourir seul des contrées étrangères ».

Comment ne pas penser, immanquablement, aux regrets exprimés par Bonaparte lui-même à Sainte-Hélène, les seuls avec ceux formulés plus tard à propos de l'Espagne :

« J'ai commis une grande faute en tentant de soumettre par la force les noirs de Saint-Domingue : je devais me contenter de gouverner par Toussaint et signer avec lui un traité de commerce… J'aurais eu une armée de cinquante mille braves noirs qui m'auraient conservé l'Amérique ».

Et une image autre que celle que celle que lui et son pays connaissent actuellement dans le concert des nations et que Chateaubriand a résumée de main de maître : « Le Napoléon blanc a imité et tué le Napoléon noir ».

Dans moins d’un mois, le 10 Mai, la Journée nationale de l’esclavage pourra nous offrir une session de rattrapage, dernière échéance susceptible d’être envisagée sérieusement… à condition naturellement qu’un engagement institutionnel clair et rapide se manifeste..

 

Lettre à l’attention de M. Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux

Jacques de Cauna Bordeaux,                      le mercredi 15 février 2023

144 rue Fondaudège, 33000 Bordeaux

 

Monsieur le Maire,

J’ai l’honneur de solliciter une audience de votre part afin de porter à votre connaissance un projet lié à l'importante commémoration à venir du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture (7 avril 1803), personnage historique qui a fait l'objet récemment d'une évocation pour laquelle j’ai constitué le fil rouge auprès de l’équipe de M. Stéphane Bern dans le cadre de l'émission télévisée Secrets d'Histoire (pour plus de détails, voir : J. de Cauna, Toussaint Louverture. Le Grand Précurseur, Bordeaux, Ed. Sud-Ouest, 2012)

Comme vous le savez sans doute, le fils du héros de la liberté des Noirs, Isaac Louverture, a résidé longuement dans notre ville après sa déportation de Saint-Domingue (aujourd'hui République d'Haïti) et repose au cimetière de la Chartreuse. Une plaque avait été apposée le 4 avril 2003 à mon initiative par votre prédécesseur M. Alain Juppé sur sa maison du 44 rue Fondaudège.

A ce sujet, vous avez peut-être été informé de l’acquisition récente faite par le Musée d’Aquitaine sur ma recommandation d’un portrait qui m’avait été présenté en 2020 par un marchand d’art bordelais comme celui d’un Noir inconnu et que j’ai pu identifier au terme d’une recherche approfondie comme celui d’Isaac, fils cadet de Toussaint Louverture.

Il serait important – me semble-t-il – que les Bordelais puisse voir réellement le visage de ce personnage historique, qui symbolise la qualité d’accueil de notre ville, plutôt que des noms sur une plaque (des plaques avec portraits ont été ainsi inaugurées récemment à Astaffort pour Placide Louverture, fils aîné, en partenariat avec une association québécoise). Et qu’ils soient aussi correctement informés sur l’importance historique du personnage à l’occasion d’une présentation officielle que je souhaiterais faire dans un lieu de qualité approprié sous l’égide de la Mairie (le 7 avril, ou pour la journée nationale de mémoire de l’esclavage le 10 mai) avec l’écho médiatique que cela mérite pour l’image de notre ville.

Compte tenu du retentissement local, régional, national, voire international, que pourrait avoir l'action dans le contexte commémoratif actuel, tel que j'ai pu l'appréhender dans les sollicitations déjà reçues, je serais donc très heureux de pouvoir échanger avec vous au cours d’une audience sur mes possibilités d’interventions dans cette affaire et le soutien institutionnel que vous pourriez y apporter. Deux publications, l’une scientifique et l’autre de plus large audience, sont en cours, la première au Canada, la seconde avec un éditeur bordelais.

Je reste en relation sur ce sujet avec mes interlocuteurs habituels et à votre entière disposition pour toutes précisions.

En vous remerciant pour votre attention, je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mes sentiments respectueusement dévoués.

Jacques de Cauna

Pr Jacques de Cauna, docteur d'Etat (Sorbonne)

CNRS/EHESS CIRESC Chaire d'Haïti à Bordeaux

Commandeur de l'Ordre National Honneur et Mérite d'Haïti

Président de la Fédération des Académies de Gascogne

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Commémoration du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture

2 Avril 2023, 17:56pm

Publié par jdecauna

Commémoration du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture
Plaque apposée le 4 Avril 2003 sur la maison d'Isaac Louverture au 44 rue Fondaudège à Bordeaux à l'initiative de l'association Agora-Aquitaine-Antilles

Plaque apposée le 4 Avril 2003 sur la maison d'Isaac Louverture au 44 rue Fondaudège à Bordeaux à l'initiative de l'association Agora-Aquitaine-Antilles

Commémoration du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture

M. Michel Girardot, Centre Généalogique du Sud-Ouest

M. Jacques de Cauna Chaire d’Haïti à Bordeaux, CNRS / EHESS

M. Gabriel Osson Haïti Futur Canada (Toronto)

vous invitent à assister à la conférence

Toussaint Louverture, le Grand Précurseur et sa famille à Bordeaux et en Aquitaine

 

qui sera donnée en hommage à Toussaint Louverture

par le professeur Jacques de Cauna, historien et ancien diplomate, docteur d’État (Sorbonne), Commandeur de l’Ordre National Honneur et Mérite de la République d’Haïti

 

à Bordeaux en l’Hôtel des Sociétés Savantes, 1, Place Bardineau le Vendredi 7 Avril 2023 à 18h

 

Ils vous remercient de bien vouloir honorer de votre présence, si vous le souhaitez, l’hommage qui sera rendu au préalable à 17h30 devant la plaque commémorative apposée en 2003 sur la maison de son fils Isaac Louverture au 44 Rue Fondaudège (à 200 mètres, 2 à 3 mn à pied, tram D), en présence des autorités et des sociétés savantes et associations bordelaises et aquitaines concernées.

Buste du square Toussaint Louverture inauguré le 10 juin 2005 à l'initiative du Consulat d'Haïti à Bordeaux

Buste du square Toussaint Louverture inauguré le 10 juin 2005 à l'initiative du Consulat d'Haïti à Bordeaux

Mme Christiane Hippolyte, Amitié France-Haïti

M. Jacques de Cauna, Chaire d’Haïti à Bordeaux

M. Gabriel Osson, Haïti Futur Canada

 

vous remercient de bien vouloir honorer de votre présence

l'Hommage à Toussaint Louverture

qui lui sera rendu à l’occasion du 220e anniversaire de sa mort

 

Square Toussaint Louverture à Bordeaux le samedi 8 Avril 2023 à 10 h

 

en présence des autorités locales concernées et avec le soutien des Associations bordelaises Agora Aquitaine-Antilles, Deux mains Haïti, Kalina’go, Lakay, L’A Cosmopolitaine, MC2A, RAHMI, Centre Généalogique du Sud-Ouest...

Mme Christiane Hippolyte, Amitié France-Haïti

M. Jacques de Cauna, Chaire d’Haïti à Bordeaux

M. Gabriel Osson, Haïti Futur Canada

 

vous remercient de bien vouloir honorer de votre présence

l'Hommage à Toussaint Louverture

qui lui sera rendu à l’occasion du 220e anniversaire de sa mort

 

Square Toussaint Louverture à Bordeaux le samedi 8 Avril 2023 à 10 h

 

en présence des autorités locales concernées et avec le soutien des Associations bordelaises Agora Aquitaine-Antilles, Deux mains Haïti, Kalina’go, Lakay, L’A Cosmopolitaine, MC2A, RAHMI, Centre Généalogique du Sud-Ouest...

 

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Commémoration : 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture en 2023

21 Mars 2023, 15:24pm

Publié par jdecauna

L'assiette aux esclaves Musée du Nouveau-Monde à La Rochelle et Toussaint Louverture sur une habitation de Saint-Domingue (c) Fonds Jacques de Cauna
L'assiette aux esclaves Musée du Nouveau-Monde à La Rochelle et Toussaint Louverture sur une habitation de Saint-Domingue (c) Fonds Jacques de Cauna

L'assiette aux esclaves Musée du Nouveau-Monde à La Rochelle et Toussaint Louverture sur une habitation de Saint-Domingue (c) Fonds Jacques de Cauna

Ouverture du programme commémoratif de la Chaire d’Haïti à Bordeaux pour l’année 2023

Le premier acte des commémorations au programme de la Chaire d’Haïti à Bordeaux s’est concrétisé par une intervention en milieu scolaire à l’Ecole Elémentaire Louis Pasteur de Carbon-Blanc devant une cinquantaine d’élèves de deux classes de CM2 à la demande des enseignants professeurs des écoles responsables.

Autour du personnage clé de Toussaint Louverture, le Grand Précurseur, les élèves ont pu réagir par de nombreuses questions à une présentation adaptée en images des principaux éléments constitutifs de la question des esclavages  et de son traitement par un historien : histoire et mémoire, le métier d’historien, la documentation, diffusion pédagogique de la recherche, cartographie, colonies françaises, l’importance de Saint-Domingue, système des habitations et denrées coloniales, économie, traite et exploitation servile, les esclavages, organisation sociale, question de couleur, colons, esclaves, libres de couleur, Code noir, travail et identité, résistances, marronnage, vaudou, soulèvement des ateliers de Saint-Domingue, vie et rôle de Toussaint Louverture, abolition de l’esclavage, expédition Leclerc, mort de Toussaint, union des anciens et nouveaux libres, et indépendance d’Haïti, conclusion d’Ousmane Sow lors de l’inauguration de sa statue de Toussaint Louverture au Musée du Nouveau-Monde de La Rochelle le 20 mai 2015

On ne peut que regretter que la République française ne commémore que les centenaires ou les cinquantenaires. Il sera donc possible de se souvenir en 2023 des morts de d’Artagnan et de Molière en 1673, ou de celle de Napoléon III en 1873, mais pas de la triste et déplorable fin en 1803 en prison sans jugement au fort de Joux du général français (à l’époque) gouverneur de Saint-Domingue Toussaint Louverture, héros national des Haïtiens qui le nomment à juste titre le Grand Précurseur pour son action décisive en faveur de la liberté des esclaves et de l’indépendance de la première République noire du monde.

On peut s’interroger sur l’opportunité des quelques commémorations envisagées en cette année 2023, à venir ou déjà faites, par certaines associations militantes françaises (Mémoires et Partages à Bordeaux, Les Amis du Général Dumas à Paris) et jusqu’à la Fondation nationale pour la Mémoire de l’Esclavage (FME), visant à célébrer en 2023 un 229e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en 1794, alors qu’il ne s’agit à la date bien connue du 16 Pluviose an II (4 février 1794) que d’une ratification tardive a posteriori par l’Assemblée nationale française de la Convention de l’action décisive menée par les noirs et hommes de couleur de Saint-Domingue, esclaves ou libres, pour aboutir à la première abolition mondiale de l’esclavage décrétée sous leur pression par les commissaires de la République française Etienne de Polvérel et Léger-Félicité Sonthonax au Cap-Français le 29 août 1793. C’est cette date que la Chaire d’Haïti à Bordeaux retient pour célébrer plus justement en 2023 le 230e anniversaire de la proclamation de la libération générale des esclaves dans la colonie de Saint-Domingue, sans oublier celle du 18 novembre 1803 pour le 220e anniversaire de la victoire décisive de Vertières sur le corps expéditionnaire napoléonien et les 232e anniversaires « de la cérémonie du Bois Caïman » et « du soulèvement général des esclaves » en 1791 qui sont au programme des commémorations officielles en Haïti comme toujours cette année.

Il est tout aussi regrettable, que la République française une et indivisible ne propose aucune commémoration historique à caractère régional, autre lacune structurelle que la Chaire d’Haïti à Bordeaux s’efforcera de combler en cette année 2023, plus particulièrement pour l’ensemble géographique défini par la totalité de la Région de la Nouvelle Aquitaine et la partie gasconne de la Région voisine d’Occitanie qui constituent son domaine territorial de compétences privilégié, riche par ailleurs de ses liens historiques particuliers très forts et distinctifs avec l’ancienne colonie de Saint-Domingue et l’actuelle République d’Haïti. Sans oublier d’inscrire l’ensemble dans le cadre international de la francophonie.

A l’occasion de la commémoration du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture – et non « célébration » comme écrit malencontreusement par certains – les dernières avancées de la recherche historique et iconographique concernant cet illustre personnage et sa famille ces trente-trois dernières années méritent d’être rappelées dans ce qu’elles ont de plus remarquable en rapport avec le grand Sud-Ouest français que constituent aujourd’hui la région Nouvelle Aquitaine et la partie gasconne de la région voisine d’Occitanie.

Le programme de la Chaire d'Haïti à Bordeaux comprend, sous réserve de faisabilité institutionnelle et pratique, des hommages à Toussaint Louverture sous des formes diverses (cérémonies, interventions académiques et pédagogiques, visio-conférences, publications...) qui débuteront à La Rochelle le 6 Avril et se poursuivront au Québec et à Paris le 7, à Bordeaux le 8, au Fort de Joux et dans d'autres localités concernées à divers titres, à Agen, Astaffort, Bayonne, Pau, Buanes, Capbreton, Escalans, L'Isle-de-Noé, en Dordogne et Hautes-Pyrénées (précisions à venir sur ce blog). Un ouvrage spécifique est en voie d'édition.

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Portrait d'Isaac Louverture : un heureux aboutissement après deux ans d'attente. Nul n'est prophète en son pays !

21 Février 2023, 16:58pm

Publié par jdecauna

Article paru dans Sud-Ouest Bordeaux agglo du Lundi 20 février 2023

Article paru dans Sud-Ouest Bordeaux agglo du Lundi 20 février 2023

Pour compléter l'information : Notice du catalogue Artcurial maison internationale de vente aux enchères. Œuvres d'art et objets de collection, 7 Rdpt des Champs-Élysées, 75008 Paris .

 

Ecole française du XIXe siècle
Portrait présumé d'Isaac Louverture
Huile sur papier

 

View catalog

Estimate: 8 000 € - 12 000 €

Passed

June 9, 2021 3:00 PM CEST

Paris, France

Request more information

Presumed portrait of Isaac Louverture, oil on paper, French School, 19th C.h: 45 w: 35 cm

Bibliographie : Jacques de Cauna, "Un nouveau portrait d'Isaac Louverture à Bordeaux", article en ligne, 2020 (jdecauna.over-blog.com)

Commentaire : Si l'on connaît dans la première moitié du XIXe siècle quelques peintures représentant des Noirs, ceux-ci étaient généralement des modèles d'atelier, comme le fameux Joseph qu'employèrent Géricault ou Chassériau, et ils servaient de figurants dans des tableaux historiques ou orientalistes. D'autant plus rare, alors que sévissaient encore l'esclavage ou des préjugés sur les " sauvages ", est notre représentation d'un homme noir en tenue de notable occidental, dont le physique traduit une dignité tranquille et une autorité naturelle.

On peut dater des années 1840 ou 1850 ce beau portrait qu'une étiquette d'encadreur parisien au dos de son carton de support situe avant 1860. Brossée " de chic " à l'huile sur papier avec une indéniable virtuosité, l'œuvre s'apparente à une esquisse enlevée sur le vif, plutôt qu'à une effigie officielle qu'elle préparait peut-être. S'il est encore difficile de lui attribuer un auteur, le modèle a pu être identifié par Jacques de Cauna (professeur à l'Université de Pau, professeur honoraire des Universités d'Etat d'Haïti et biographe de Toussaint Louverture). L'éventail des possibles était à vrai dire limité, puisque notre personnage ne correspond à aucun des dignitaires d'Haïti qui sont alors venus en France, ni aux rares politiciens noirs de l'époque (comme Cyrille Bissette ou Louisy Mathieu). En revanche, le portrait s'avère à l'analyse " sans grand risque d'erreur tant un certain nombre d'éléments concordent, être celui du fils cadet de Toussaint, Isaac Louverture ". Jacques de Cauna a longuement étayé dans son blog (voir bibliographie) une démonstration reposant notamment sur un médaillon représentant Isaac Louverture avant ses 20 ans.

Né en 1784, fils de Toussaint Louverture (lequel deviendra le premier général noir français, gouverneur de Saint-Domingue, avant de s'opposer à Bonaparte et de mourir dans une prison française), Isaac fut envoyé en métropole sous le Directoire. En 1816, il s'installa à Bordeaux au 44, rue Fondaudège. Son père ayant combattu " l'ogre napoléonien ", fut protégé par les Bourbons qui lui accordèrent une confortable pension. Ne désespérant pas de devenir vice-roi d'Haïti, il se considérait comme l'héritier naturel de la première noblesse haïtienne, avant celle instaurée par le roi Christophe et l'empereur Soulouque. Cette conscience de sa valeur explique peut-être " la prestance du personnage représenté sur le tableau " (Jacques de Cauna). Mort à Bordeaux en 1854, enterré modestement, Isaac a laissé le souvenir d'un homme de bien qui secourait ses prochains. Bordeaux étant à la fois une étape du voyage en Espagne et un port d'embarquement pour diverses destinations,
on peut imaginer qu'un artiste de passage a voulu faire le portrait de cet homme qui portait un nom légendaire, au moment où s'amplifiait le débat sur l'abolition de l'esclavage.

Estimation 8 000 - 12 000 €

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Les mystères de Christophe Colomb : les trois caravelles

20 Janvier 2023, 17:20pm

Publié par jdecauna

Les mystères de Christophe Colomb : les trois caravelles

Les mystères de Christophe Colomb : les trois caravelles

Nous souscrivons tous sans y penser davantage à la représentation traditionnelle des trois caravelles de Christophe Colomb arborant dans leur course transatlantique leurs voiles frappées de larges croix rouges pattées dites templières. Comme tout ce qui touche au Grand Amiral de la Mer Océane, du lieu de sa naissance aux noms que l’on a retenus pour de ses bateaux, la Pinta, la Niña et la Santa-Maria, sans parler du voyage lui-même, des interprétations de toutes sortes ont été données d’une entreprise devenue légendaire pour avoir littéralement changé la face du monde.

On doit déjà rappeler que si le nom de « caravelle » peut bien s’appliquer aux deux premiers navires du premier voyage commandés par les frères Pinzon (qui étaient trois en réalité et non deux), du port andalous de Moguer immortalisé par le célèbre vers de José Mara de Heredia « De Palos, de Moguer, routiers et capitaines partaient... » (Palos étant le port de départ en aval sur le Rio Tinto), il conviendrait plutôt pour le dernier, le navire-amiral, de parler d’une « nef » (du portuguais nao), bâtiment de plus gros tonnage et plus rond. Rien ne prouve d’ailleurs que Colomb n’ait pas considéré ces bâtiments tout simplement comme trois grosses caraques, nom générique d’origine arabe de la plupart des bateaux de l’époque. Quant au nom de la plus fameuse de ces trois caravelles dont le mythe s’est emparé et qui trône dans tous les livres d’histoire, la Santa Maria, il n’est jamais rapporté sous cette forme chez les premiers chroniqueurs, qu’il s’agisse de Bartolomeo de La Casas, de Colomb lui-même dans son Journal ou de ses fils Diego et Fernando dans leurs écrits. Colomb lui-même distingue bien des deux caravelles la nef, qu’il appelle encore « le vaisseau amiral », et Las Casas emploie souvent le terme de la Capitana. Elle appartenait à Juan de La Cosa, le pilote cantabrique qui accompagnait Colomb, et son véritable nom aurait été la Gallega, parce qu’elle aurait été construite en Gallice, à Pontevedra, ce qui est parfois contesté. Mais elle aurait très bien pu être construite en réalité, comme les deux autres caravelles – qui se seraient nommées la Santa Clara et la Santa Anna, mais dont n’a retenu que des surnoms évocateurs, la « Peinte » et la « Petite » dans un autre port plus au Sud, du nom de Santa-Maria, aujourd’hui la ville d’El Puerto de Santa Maria au fond de la baie de Cadix.

En effet, Colomb s'était adressé au départ pour financer son entreprise au seigneur propriétaire de ce port de Santa Maria, don Luis de la Cerda, duc de Medina-Celi, seigneur de Cogolludo, de sang royal et apparenté en France où il était comte de Clermont et de Talmont, et descendant direct de Gaston III de Béarn par son fils Bernard qui avait épousé la duchesse de Medina-Celli. Ses revenus étaient considérables, il hébergeait Colomb et avait investi mille ducats mis à sa disposition pour commencer la construction de trois caravelles. Mais voici ce que nous en dit la Casas et qu’avait relevé dans les années 1980 pour la Société Haïtienne d’Histoire notre regretté confrère et ami l’architecte Christian Goguet :

« La Divine Providence avait arrêté dans ses décrets que ces terres fertiles seraient découvertes par la bonne fortune de nos excellents rois et non par la faveur et l'aide de leurs sujets. Leurs Altesses, et notamment la sérénissime Isabelle, qui s'intéressait plus particulièrement à cela, ayant pris connaissance de la requête du duc qui demandait et réclamait comme une faveur, le soin d'équiper cette modeste flottille, l'illustre Reine dis-je, comprenant que cette affaire pouvait amener quelque chose de grand et de glorieux.... fit écrire au dit duc, qu'elle tenait sa proposition et son projet comme important service et qu'elle se réjouissait d'avoir, dans son royaume, un homme assez généreux et assez riche pour entreprendre une œuvre aussi considérable, car la grandeur et la magnificence des vaisseaux rehaussent la gloire et l'autorité des princes suzerains, mais qu'elle le priait de trouver bon qu'elle dirigeât elle même cette affaire, que sa volonté était de s'en occuper efficacement, d'en faire les frais sur sa cassette, attendu qu'une pareille entreprise ne pouvait être que de la compétence des souverains ».

Autrement dit, il n'y a peut-être jamais eu de Santa Maria ! concluait-il vigoureusement face aux assertions divergentesQuant aux grandes croix rouges des voiles, elles ont, elles, bien existé de manière indubitable mais on pourrait objecter qu’elles sont de manière quasi générale la marque de fabrique de toutes les grandes caraques portugaises en circulation à l’époque, celles des grands découvreurs qui s’élancent vers le Sud le long des côtes africaines après s’être arrêtés dans l’Ouest aux Açores.

N’oublions pas toutefois que Colomb ne naviguait pas pour le roi du Portugal mais pour les souverains espagnols, Ferdinand d’Aragon, et surtout Isabelle de Castille son épouse, qu’il avait su convaincre. La question reste donc entière : pourquoi ces grandes croix pattées rouges des Templiers sur « les trois caravelles » qui auraient été construites en Galice et et à Moguer ? C’est ce à quoi nous nous efforcerons d’apporter une réponse cohérente dans un second temps.

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Ma rencontre avec le Roi Pelé en Haïti (fragment de Mémoires)

2 Janvier 2023, 10:53am

Publié par jdecauna

Le Roi Pelé et Pierre Bayonne au stade national Sylvio Cator  de Port-au-Prince (Haïti) en septembre 1975

Le Roi Pelé et Pierre Bayonne au stade national Sylvio Cator de Port-au-Prince (Haïti) en septembre 1975

Elle a eu lieu un dimanche (le 21) du mois de Septembre 1975 au Royal Haïtien, hôtel, casino et club de Port-au-Prince à Fontamara, dans l’ouest de la ville. Pelé y avait pris résidence avec sa toute nouvelle équipe, le New York Cosmos, qui venait de le recruter à grands frais trois mois plus tôt. Le Cosmos affronta deux fois au Stade national Sylvio Castor le Violette Athletic Club, club phare de la capitale qui triompha (2-1) le 19 septembre, par un doublé de l’un de ses trois équipiers vedettes argentins, le milieu offensif Oscar Montironi, avant de concéder un match nul (0-0) en revanche une semaine et deux jours plus tard le 28. C’était l’époque de la grande équipe du Violette emmenée par Philippe Vorbes avec les Rogerio Ricato (avant-centre argentin), Oscar Barrionuevo (défenseur argentin), Ernst Jean-Joseph (défenseur central), Pierre Bayonne (latéral, auteur d’un match inoubliable)… A peine entré en jeu, après quelques minutes sous les yeux extasiés des spectateurs, Pelé s’écroulait sur la pelouse victime d’un tacle au grand émoi du public. Un assistant médical de l’équipe américaine se précipita sur le terrain armé d’une bombe aérosol dont il arrosa copieusement la cheville de l’idole qui se releva rapidement à la grande surprise et soulagement, manifestés par une débauche de cris de joie et d’admiration assortis de commentaires appropriés en créole d’un public survolté devant tant de science et d’efficacité médicales bien américaines au service du plus grand joueur mondial.

Deux jours lus tard, nous étions installés avec notre petit groupe d’amis intimes, selon l’habitude dominicale, aux abords de la piscine du Royal Haïtian Hôtel and Club sur des transats où nous dégustions paresseusement quelques piñas coladas ou autres daïquiris accompagnés d’amuse-gueules lorsque nous vîmes apparaître Pelé, lui aussi en tenue de bain. Pressentant une occasion unique d’approcher l’objet de notre admiration de pratiquants amateurs du football, nous insistâmes gentiment auprès de Rosa L., l’épouse brésilienne de l’un de nos amis et collègues diplomates présents dans le groupe, Francesco-Adriano L., dit Franco, de l’Ambassade d’Italie, parrain de ma seconde fille Alexandra, pour qu’elle se lève et aille le saluer de quelques mots en sa qualité de compatriote. Il l’accueillit avec un grand sourire et une extrême gentillesse, nous manifestant ensuite la meilleure attention lorsqu’elle nous présenta à lui en sa langue.

Il prit largement son temps pour échanger avec nous, apparemment avec grand plaisir, comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Je garde le souvenir d’une personnalité très attachante, d’une grande simplicité sans aucune hauteur qui aurait pu émaner de sa renommée mondiale. En très peu de mots, serrements de mains et sourires, nous nous trouvions déjà dans la familiarité qu’aurait été celle d’une amitié de longue date. Un grand Monsieur.

L’un des sujets de la conversation porta évidemment, mais pas seulement, après l’accueil reçu en Haïti, sur le football. Au-delà des péripéties du dernier match et de la prestation du Violette A.C., il y avait fort à dire, du plus haut niveau avec la performance relativement récente et surprenante de la qualification de la sélection nationale haïtienne pour la récente Coupe du Monde de 1974 et surtout, lors du premier match de poule de celle-ci, le mythique but de Mano Sanon ouvrant le score sur une rapide contre-attaque contre l’Italie en trompant le grand Dino Zoff, invaincu depuis dix-neuf matches (cet inimaginable exploit était reproduit en grand tableau naïf sur la plupart des carrosseries des taps-taps en circulation et légendé « Le but qui fit trembler l’Italie »), jusqu’à la modeste équipe transnationale de La Gauloise, évoluant en Ligue de Pétionville (deuxième division) que je venais de fonder, en marge de mes activités d’attaché culturel, en regroupant plusieurs amateurs de football de bon niveau, diplomates et coopérants français et d’autres pays, artistes et intellectuels locaux, voisins de Pétionville où nous jouions et nous entraînions régulièrement au Parc Sainte-Thérèse, stade de l’équipe Don Bosco dont était d’ailleurs issu Mano Sanon avant d’être recruté pour aller jouer dans le championnat belge à Anvers.

De ce championnat professionnel nous venait notre gardien de but qui avait évolué en 1ère division belge à Charleroi. C’était le seul de nos équipiers à avoir eu accès à ce plus haut niveau, avec le renfort épisodique, lors de ses missions d’expert linguistique, d’un milieu de terrain venu des Chamois Niortais (2e division française), mais nous bénéficions d’un gros contingent potentiel dans la présence de nombreux coopérants français, dont quelques anciens étudiants ayant brillé dans leur faculté ou école supérieure en championnat de France universitaire, formant avec d’autres un fonds de joueurs des championnats amateurs régionaux et locaux de tous niveaux (je venais moi-même, milieu de terrain, du F.C. Arthez-de-Béarn, équipe réserve, un autre joueur, à l’avant, d’un club martiniquais, un solide milieu défensif golfeur de haut niveau canadien, un capitaine professeur d’éducation physique, un étonnant avant-centre au tir si puissant qu’il brisa une transversale de but en bois, et un grand arrière-central haïtien, artiste peintre de son état, rappelant dans son jeu Marius Trésor, associé à un infatigable gascon, ainsi que quelques fils de familles de négociants syro-libanais ou palestiniens, sans oublier quelques membres plus ou moins assidus ou anciens joueurs de l’environnement de l’équipe de l’élite pétionvilloise de Don Bosco. Ce qui nous permettait de figurer très honnêtement (trop parfois ?) contre les Pirates, L’Etoile-Filante... et autres équipes locales, et d’assurer dans la sphère internationale de a diplomatie, pour le compte de l’Ambassade de France, lorsque l’occasion se présentait, la mise place d’accueil dans nos familles et de rencontres sur le terrain avec les équipes des escadres maritimes en visites officielles, principalement françaises et britanniques (un porte-avion anglais notamment qui nous infligea une cuisante défaite). Nous eûmes aussi l’occasion d’effectuer, en liaison avec l’ambassade locale, une rapide tournée amicale dans le pays voisin, la République Dominicaine, qui se solda par une victoire sur le champion dominicain de deuxième division et une lourde défaite contre la sélection nationale au grand stade central de Santo-Domingo, sous l’œil attentif du frère de Michel Hidalgo présent pour l’occasion.

En raison d’une certaine ressemblance, due sans doute en grande partie davantage à la grosse moustache noire et à l’abondante chevelure noire que j’arborais à l’époque plutôt qu’à mes talents footbalistiques, les petits vendeurs de rue de Pétionville m’avaient généreusement gratifié du surnom de Rivelino, le meneur de jeu de la grande équipe brésilienne championne du monde en 1970. J’étais également par ailleurs très connu des spectateurs et pratiquants populaires sous le nom de Neg foutbol. Ce qui me valut certaines facilités de circulation malgré ma couleur lors des émeutes qui marquèrent et suivirent la chute de Duvalier fils, ayant toujours dans la foule quelque admirateur juvénile pour inciter les manifestants à m’épargner les ennuis.

Pour être tout à fait juste et complet, il faut dire que ma toute première rencontre avec Pelé avait été en réalité la découverte – mais uniquement virtuelle – que j’en avais fait, enfant, en 1958, en même temps que celle des premières diffusions de la Coupe du Monde en Suède à la télévision, qui était uniquement en noir et blanc alors. A cette date, Pelé, âgé d’à peine sept ans de plus que moi avait éclaboussé de sa classe la compétition du haut de ses dix-sept ans, notamment lors de la demi-finale gagnée contre la France des Kopa, Fontaine, Piantoni, Penverne… aux côtés de ses coéquipiers Didi, Vava, Garrincha, Zito, Zagallo, Gilmar… avec lesquels il emporta la première de ses trois Coupes du Monde en battant la Suède, la France terminant troisième en s’imposant face à l’Allemagne.

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Le New York Times, la « rançon de l'indépendance » d’Haïti et la réalité historique

28 Décembre 2022, 11:16am

Publié par jdecauna

Le New York Times, la « rançon de l'indépendance » d’Haïti et la réalité historique

Dans ses éditions des 22 au 25 mai 2022, le New York Times (NYT) a publié, à grand renfort d’images et large diffusion publicitaire en trois langues, anglais français et créole, afin que nul ne prétende en ignorer, le résultat d’ « une grande enquête menée pendant un an » par quatre de ses journalistes portant sur les relations financières entre la France et Haïti depuis le début du XIXe siècle, sujet qui aurait été jusqu'ici occulté par les historiens. Dès les premières lignes affichant l’impressionnante description de la misère qui accable les Haïtiens d’aujourd’hui, le NYT avance son explication définitive par « les indemnités » exigées par la France en compensation de la libération des esclaves et par les charges bancaires imposées à Haïti pour ces paiements, ce qu'on appelle en Haïti la "double dette".

Avant d’aller plus loin sur l’examen de l’approche, de la méthode et des résultats avancés, on ne peut que s’étonner que les conclusions du NYT - qui affirme avoir exhumé des milliers de pages d'archives et interrogé "énormément d'historiens haïtiens" et "les plus grands spécialistes mondiaux" de la question, historiens et économistes - paraissent de toute évidence avoir superbement ignoré celles du premier contemporain en date : François Blancpain, auteur en 2001 d’un ouvrage de référence dont il me fit l’honneur il y a plus de vingt ans de me demander de le préfacer.

La lecture attentive de la quatrième de couverture et des trois pages de la préface que l'on trouvera ci-dessous auraient dû – me semble-t-il – suffire à éviter aux journalistes de tomber à nouveau dans l’habituelle facilité d’une interprétation aussi radicale que simpliste consistant pour finir en un déni complet de la réalité historique au profit d’une réclamation en réparations auprès de la France bien mal venue et qui, contrairement aux objectifs d’ordre moral affichés, ne rendra pas service au peuple haïtien en s'inscrivant ainsi encore une fois dans l'habituelle démagogie politique pratiquée par tous les dirigeants en difficulté. S'il s'agissait de réhabiliter l'ancien président Aristide, on peut dire que le New York Times, vite relayé par son équivalent français Le Monde pour ne pas être en reste de bien-pensance, a atteint son but.

Quatrième de couverture et préface de l'ouvrage de François Blancpain
Quatrième de couverture et préface de l'ouvrage de François Blancpain
Quatrième de couverture et préface de l'ouvrage de François Blancpain

Quatrième de couverture et préface de l'ouvrage de François Blancpain

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Aux Annales, en bonne compagnie avec Pierre Force et les Gascons basco-béarnais de Saint-Domingue

15 Décembre 2022, 15:48pm

Publié par jdecauna

Aux Annales, en bonne compagnie avec Pierre Force et les Gascons basco-béarnais de Saint-Domingue
Aux Annales, en bonne compagnie avec Pierre Force et les Gascons basco-béarnais de Saint-Domingue

Les Annales est la revue francophone d’histoire la plus diffusée dans le monde.

Fondées en 1929 par Marc Bloch et Lucien Febvre, ayant eu pour directeur Fernand Braudel, les Annales, à l’origine de l’école historique du même nom, première revue scientifique française dans son domaine, illustrent, au-delà de ce prestigieux héritage, la recherche historique dans ce qu’elle a de plus innovant. Elles sont aussi le lieu privilégié d’un dialogue raisonné entre les différentes sciences de l’homme. Aujourd’hui éditées par l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, les nouveaux domaines de la recherche et l’histoire comparée, l’ouverture sur les aires culturelles et les réflexions épistémologiques, les signatures prestigieuses et les jeunes historiens définissent l’esprit des Annales. Une large place est également faite à l’examen de la production scientifique récente sous forme de comptes rendus (200 par an) et d’analyses approfondies des ouvrages les plus marquants.

C’est dans ce cadre que nous avons eu le plaisir de présenter le bel ouvrage de notre éminent collègue et ami, le professeur Pierre Force, de l’Université de Columbia à New York (Etats-Unis), dont la recension a été retenue par le comité de lecture des Annales. Des versions en anglais, créole et espagnol ont été également publiées au Canada par la Revue d’Histoire Haïtienne (Cidihca, Montréal).

 

Aux Annales, en bonne compagnie avec Pierre Force et les Gascons basco-béarnais de Saint-Domingue
Aux Annales, en bonne compagnie avec Pierre Force et les Gascons basco-béarnais de Saint-Domingue
Aux Annales, en bonne compagnie avec Pierre Force et les Gascons basco-béarnais de Saint-Domingue
Aux Annales, en bonne compagnie avec Pierre Force et les Gascons basco-béarnais de Saint-Domingue

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Conférence à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Un retour historique sur l'année de commémoration 2004

27 Novembre 2022, 17:56pm

Publié par jdecauna

Amphithéâtre de l'EHESS, 105 Boulevard Raspail, 75006, Paris. Cliquez sur le lien : https://www.canal-u.tv/intervenants/cauna-jacques-de-028540484
Amphithéâtre de l'EHESS, 105 Boulevard Raspail, 75006, Paris. Cliquez sur le lien : https://www.canal-u.tv/intervenants/cauna-jacques-de-028540484

Amphithéâtre de l'EHESS, 105 Boulevard Raspail, 75006, Paris. Cliquez sur le lien : https://www.canal-u.tv/intervenants/cauna-jacques-de-028540484

Toussaint Louverture et l'indépendance d'Haïti

La conférence que vous pourrez suivre en cliquant sur le lien https://www.canal-u.tv/intervenants/cauna-jacques-de-028540484  (puis sur l'image qui apparaîtra) a été donnée il y a 16 ans déjà, le 14 mars 2006 à la Maison des Sciences de l’Homme, boulevard Raspail, au moment où venait de naître le réseau thématique prioritaire du CNRS RTP Esclavages. L’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) nous invitait alors à la 3e édition de la Journée d’Histoire des Sensibilités. Une autre manière d'écrire l'histoire Amériques-Caraïbes-Europe ​​​​ dans le cadre du projet quadriennal (Cerma-Unité Mixte  de Recherche UMR 8168) coordonné par Frédérique Langue, directrice de recherches au CNRS, et Sandra Pesavento, professeure à l'Universidade Federal de Rio Grande do Sul (Brésil). Cette 3eme édition portait cette année sur le thème "Histoires singulières et sensibilités", et réunissait des spécialistes venus du Brésil, du Mexique, du Chili, des Etats-Unis, d'Espagne et de France. Pour plus de précisons sur la teneur thématique de ce projet, voir le texte publié dans Enquêtes, n°19, rubrique Histoire et anthropologie des sensibilités à l’adresse : http://www.ehess.fr/cerma/ 

Il s’agissait pour ma part, de présenter la biographie du personnage de Toussaint Louverture, objet de ma récente publication Toussaint Louverture et l’Indépendance d’Haïti. Témoignages pur u bicentenaire (Paris, Karthala, 2004), dans une perspective au carrefour des disciplines de l’histoire sociale, de l’anthropologie et de l’ethnologie et en ma qualité de professeur d’Histoire Moderne et Civilisations à l’Université de Pau, docteur d’État ès Lettres et Sciences Humaines de la Sorbonne, ancien membre du Comité  directeur de la Société Haïtienne d'Histoire et secrétaire-général du Comité Haïtien du Bicentenaire, Directeur du Centre de Recherches Historiques de l’Institut  Français d’Haïti.

On y trouvera notamment les principales représentations de Toussaint Louverture et son véritable portrait retrouvé en 1989 ainsi que ceux des membres de sa famille et de sa descendance en Aquitaine conservés en Haïti, constituant la majeure partie du cahier iconographique central de l’ouvrage précité et inédits en France à l’époque, avec également des photos des premières reconnaissances mémorielles de lieux à Astaffort (château du Parc) et Bordeaux (apposition d’une plaque au 44 rue Fondaudège sur la maison d’Isaac Louverture) pendant que se préparait au Musée d’Aquitaine la mise en place de l’exposition Bordeaux au XVIIIe siècle, le commerce atlantique et l’esclavage issue d’un travail effectué au sein du Comité bordelais de réflexion sur la traite et l’esclavage municipal.

Cette année de commémoration 2004 aura également fourni l’occasion du premier colloque d’importance organisé et tenu à Paris à l’EHESS, à l’initiative de doctorants en anthropologie et histoire essentiellement du Centre d’Etudes Africaines, sur la thématique de La Révolution haïtienne au-delà de ses frontières dans lequel je pus présenter une communication sur « Toussaint Louverture, entre trois ondes, trois cultures : africaine, créole, gasconne » qui permettait de redéfinir son rôle moteur dans l’organisation du soulèvement des esclaves en 1791 à la lumière d’une approche culturelle et civilisationnelle nouvelle (« huntingtonienne », accuseront cependant quelques détracteurs) ancrée sur des témoignages et des sources d’époque occultés par la doxa, cet ensemble hétérogène d’opinions et de préjugés populaires essentiellement fondé pour Toussaint sur un lyrisme patriotique ou universaliste selon les points d’optique mais débouchant immanquablement sur l’hagiographie moralisante (voir l’introduction dans le document joint).

 

 

J. de Cauna, Toussaint Louverture, entre trois mondes, trois cultures : africaine, créole, gasconne, dans La Révolution haïtienne..., Karthala, 2006

J. de Cauna, Toussaint Louverture, entre trois mondes, trois cultures : africaine, créole, gasconne, dans La Révolution haïtienne..., Karthala, 2006

Ce premier colloque fut suivi en juin 2006 d’un autre, international et regroupant plus de trois cent personnes, initié par le RTP Esclavages du CNRS créé en novembre 2005, dont l’idée directrice était celle d’opérer un grand rassemblement transgénérationnel et pluriel d’échange d’informations et de savoirs méthodologiques entre les principaux acteurs de « la question noire », récemment apparue sur le devant de la scène sociale : spécialistes reconnus du sujet, étudiants et doctorants en formation, intervenants associatifs et enseignants et pédagogues en exercice. Il s’agissait, entre autres, de combiner la présentation de bilans historiographiques sur les principaux résultats de la recherche francophone et des ateliers de réflexion regroupant des chercheurs confirmés sur des domaines précis de la thématique générale. Je me suis attaché personnellement à présenter « Les sources de l’histoire des esclaves aux Antilles » à travers les travaux de on maître Gabriel Debien ainsi que mes propres recherches de terrain en archéologie du système agro-industriel des plantations coloniales dont les derniers vestiges étaient encore bien présents dans les années 1980 en Haïti avant l’urbanisation galopante (voir la présentation introductive de cette communication en document joint).

Les Traites et les esclavages, Karthala, 2010

Les Traites et les esclavages, Karthala, 2010

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