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Le blog de Jacques de Cauna Chaire d'Haïti à Bordeaux

Quatre ans après... L'hommage des Amis du Musée d'Aquitaine à ma découverte du portrait d'Isaac Louverture

28 Mars 2024, 11:21am

Publié par jdecauna

Extrait du bulletin Ville de Bordeaux Patrimoine Mondial Avril-Juin 2024

Extrait du bulletin Ville de Bordeaux Patrimoine Mondial Avril-Juin 2024

Ma découverte de ce portrait à Bordeaux en 2020 et les aléas qui en ont retardé et amoindri l'importante révélation au public, ont déjà fait l'objet d'articles sur ce blog auxquels je renvoie. La présentation du portrait qui est faite à la page 54 du bulletin officiel évoqué ci-dessus (voir photo ) par les Amis du Musée est précédée dans l'édito par l'extrait qui suit en copie intégrale (page 3) :

"Le musée accueille aussi, en mai, une série de propositions liées à la commémoration de l'abolition de la traite et de l'esclavage, dans le cadre des journées de la mémoire. L'occasion de présenter pour la 1ère fois un portrait inédit, acquis grâce aux Amis du musée, d'Isaac Louverture, fils du héros de la révolution de Saint-Domingue."

Le portrait figure également dans l'annonce/agenda présentée à la page 17 des "Journées de la mémoire", qui est accompagnée des mentions suivantes : "Date et horaire à venir (voir site internet du musée) : Découverte et présentation du tableau d'Isaac Louverture. Plus de renseignements p. 54" [le Musée aurait-il l'intention d'inviter l'"inventeur" du tableau ? Il n'en paraît rien à ce jour où rien ne m'a été demandé.], et au-dessous : "Portrait présumé d'Isaac Louverture, Oscar Gué, Ecole française du XIXe siècle, env. 1863". 

Ce qu'il convient de rectifier en plusieurs points, d'après les indications que j'ai fournies depuis ma découverte et identification du portrait en mars 2020  et qui ont été abondamment développées dans mon ouvrage sur le sujet, à savoir : 

- Le portrait n'est pas "inédit" puisque j'ai été amené à le présenter à plusieurs reprises depuis 2020 (voir sur ce blog, article de presse Sud-Ouest 2022, deux présentations au Musée d'Aquitaine lui-même en 2022-23, au château de Caumale et dans un ouvrage particulier, 2023..., etc. etc.).

- La date n'est pas "env. 1863", qui a seulement  été présentée par mes soins comme "terminus ante quem" en raison d'un détail matériel du cadrage. Il faut vraisemblablement l'avancer à "avant 1854", date du décès d'Isaac.

- Pour "Oscar Gué" comme auteur, c'est une déduction de probabilité - et non une certitude  d'attribution - que j'ai suggérée pour des raisons exposées publiquement et reprises dans mon ouvrage.

- On s'obstine enfin, contre toute vraisemblance, à qualifier ce portrait de "présumé" sans avoir lu attentivement l'ouvrage en question.

A cas où la présentation du tableau ne se ferait pas comme il se doit dans des conditions normales (je n'ai pas été contacté à ce jour pour cela, pas plus que pour l'exposition permanente sur l'esclavage à laquelle j'ai plus que largement contribué), je ne peux que conseiller aux personnes intéressées par les informations historiques de première main la lecture  de l'ouvrage que je lui ai consacré (ainsi qu'aux autres membres de la famille dans le Sud-Ouest et à leurs représentations) :

"Toussaint Louverture, Bordeaux et l'Aquitaine. Histoire, famille, mémoire", Les Anneaux de la Mémoire, 2023, 78 pages, 75 illustrations (disponible dans les limites d'une édition réduite, par message de commande à passer auprès de l'auteur sur ce blog au tarif de 10E. + frais de port).

 

 

 

 

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Bulletin n° 137 du Centre Généalogique des Landes

25 Mars 2024, 11:36am

Publié par jdecauna

Vient de paraître : Bulletin du CGL n° 137, 2023

Bulletin n° 137 du Centre Généalogique des Landes

Bulletin du Centre Généalogique des Landes. La Grande Recherche des usurpateurs de noblesse.
Bulletin du Centre Généalogique des Landes. La Grande Recherche des usurpateurs de noblesse.

Bulletin du Centre Généalogique des Landes. La Grande Recherche des usurpateurs de noblesse.

Bulletin unique n°137

Année 2023

 

SOMMAIRE

 

Comment fut menée la grande recherche sur la noblesse dans les Landes, par Jacques de Cauna..2042 

Vieilles familles de Tartas - les Corados de Marcillac, par Christian Lacrouts ..............2052 

Magescq en Marensin - généalogie Bousquet, une branche 

de la généalogie de Marie Stella Pivert, par Christian Lacrouts..............................2054 

Les cafés gascons à Tartas (Daous cops), par Christian Lacrouts..............................2056 

Informations scientifiques et culturelles, par Jacques de Cauna .............................2060 

Questions-réponses, recherches en cours, par Jacques de Cauna ...............................2066

 

 

Les textes et généalogies publiés dans ce bulletin sont sous la responsabilité seule de leurs auteurs.

Toute reproduction, même partielle, ne pourra se faire sans leur consentement préalable.

Centre Généalogique des Landes. Association loi 1901. JO du 26 août 1987

Tirage du bulletin : 50 exemplaires

Impression : SARL IMPRESSIONS - ANGLET

 

2041 Centre Généalogique des Landes

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L'énigme du château de Caupenne

12 Mars 2024, 15:23pm

Publié par jdecauna

Château de Caupenne. Fragment de pierre armoriée.
Château de Caupenne. Fragment de pierre armoriée.

Château de Caupenne. Fragment de pierre armoriée.

L'énigme du château de Caupenne. Une pierre armoriée découverte sur le  perron. 

 

On ne connaît pas de document probant indiquant clairement la date de construction de l’actuel château de Caupenne. c’est une importante lacune historique qui laisse la place à des interprétations fantaisistes dans de nombreux écrits, parfois même officiels.

Il ne faut pas oublier, pour commencer, qu’il y a eu deux châteaux de Caupenne dans l’histoire. Le château primitif, une forteresse féodale en pierre, se situait sur la droite de la route menant à l’actuel quartier et église de Saint-Laurent, au lieu-dit Castet Bieilh (l’actuel bourg de Caupenne n’en était au Moyen-Age que la succursale, phénomène d’inversion semblable à celui que l’on peut observer entre Saint-Aubin et le hameau de Poyaler où subsistent la tour et quelques pans de murs du château féodal et de son enceinte). Il n’en subsiste que des vestiges de murs et soubassements engloutis dans la végétation et la terre de la motte subsistante en contrebas de la route.

C’est cette forteresse féodale qui fut détruite à l’époque des guerres de Religion, sans doute lors du grand raid de Mongomery en 1569 sur les biens de Chalosse et Marsan des familles catholiques de Poyloault, Cauna, Caupenne, Monluc alliées entre elles par le mariage de Marguerite de Caupenne et du capitaine Peyrot de Monluc, fils du maréchal Blaise auteur des célèbres Commentaires. Les troubles de ces guerres ne cessèrent qu’en 1622. En 1577, Marguerite de Caupenne se plaint encore de ne pouvoir se déplacer depuis son château de Cauna, où elle résidait en permanence, pour l’ouverture du testament du maréchal à Condom. Elle décéda après 1588, dernière trace écrite, et son fils, Jean-Blaise de Monluc, prématurément, au siège d’Ardres en 1596. La veuve en secondes noces de ce dernier, Marguerite de Balaguier de Monsalèz, épousa le 4 septembre 1603 Bertrand de Saint-Paul de Ricault de Vignoles-Lahire, petit-fils de Marie de Cauna. La succession de la branche aînée de la maison de Caupenne, héritière des celles de Cauna et Poyloault, déjà bien embrouillée, passe ensuite par mariage aux Lauzières, marquis de Thémines-Cardaillac, et ensuite aux ducs d’Estrées, puis de Ventadour, qui vivent à la Cour, dont la célèbre duchesse de Ventadour, gouvernante des Enfants de France, avec parallèlement, des procès de revendication de puissantes branches cadettes locales issues des quatre autres filles du vieux baron Etienne de Cauna, les Montaut-Bénac-Navailles, les Andoins, les Gramont… On dit même que sa Majesté le Roi-Soleil y fut intéressée.

Quoiqu’il en soit, le 21 mai 1664, c’est la dame duchesse de Ventadour, Marie de La Guiche de Saint-Géran, veuve du duc de Ventadour, qui présente son Aveu et Dénombrement dans lequel figure le bien de Caupenne. Elle héritait de la première épouse de son mari, Charles de Lévy, duc de Ventadour, la dame Suzanne de Thémines Monluc dernière du sang de la ligne aînée des Cauna Poyloault Caupenne. De ce dénombrement, 29 articles détaillent les biens et droits de la baronnie de Caupenne, à la suite de celle de Cauna, Mauco, Mugron, Poyaler, Aurice, Lagastet, Souprosse, Toulouzette et autres…, et ses dépendances de Poyloault, Larbey, Bergouey, Lahosse et moulin de Clauson, Couhin, Caufourn, caverie de Hon et Carbonnière, Brassempouy, Saint-Laurent de Lié, Lahontan, moulin noble de la Gouaugue, métairie noble et chapelle de Saint-Jean du Bosc…, etc. collationnés pour la Cour des aides de Guyenne le 4 mai 1718 à la demande de Bernard de Cès, acquéreur depuis le 25 septembre 1706 de cette dernière parte des immenses biens des Ventadour qui comprenaient également quatre autres baronnies dont celles de Poy-sur-Aqs, Buglose, Gourbera, Herm, Thétieu, etc... et celle de Magescq.

Le dernier héritier, le duc d’Estrées, avait cédé ces droits le 11 septembre 1695 à Jean Bonnet, sieur de la Caubane, qui devint le baron Bonnet de Cauna avant que son fils Pierre ne les cèdent par vente en 1699 au concierge du palais royal des Tuileries, Michel de Clinchamps, prête-nom d’un consortium de grands personnages de la Cour et d’hommes d’affaires, parmi lequel aurait même figuré le Roi Soleil, Sa Majesté Louis XIV. Caupenne fut alors revendu le 25 Septembre 1706 à Bernard de Cès, écuyer, conseiller du Roi, seigneur d’Horsarrieu, fils d’un juge de Doazit, qui prit ainsi le titre de baron et le nom de Cès-Caupenne. La baronnie de Cauna avait été revendue de la même manière le 28 juin 1706 à Christophe de Cabannes, qui devint baron et se fit appeler de Cabannes de Cauna, et celle de Pouy le 30 juin 1705 aux Lazaristes, qui s’intitulèrent aussi barons et fondateurs de Buglose à la suite de Suzanne de Thémines-Monluc.

Ce n’est donc qu’à partir de cette date de 1706 que l’on peut envisager un réemploi de cette pierre aux armes des de Cès-Caupenne. Mais alors à quelle date faudrait-il situer la première destruction de ce château du bourg, sachant qu’après les guerre de Religion, trop anciennes pour les de Cès, les seuls autres troubles locaux de grande ampleur dans la région sont ceux de la Fronde des Princes de 1650 à 1654 marqués par la prise et destruction à cette dernière date du château de Cauna, à l’exception de la tour carrée féodale ? Trop tôt aussi pour les de Cès se situe chronologiquement l’épisode de la gabelle avec d’Audigeos qui, de toute manière, n’a pas amené de destructions systématiques de châteaux.

Il ne reste donc, pour tirer au clair la date de construction du château neuf du bourg de Caupenne que le recours aux éventuels dénombrements effectués après le dernier connu en date, celui de la dame de Saint-Géran, duchesse de Ventadour en 1664.

Pour finir, le seul élément nouveau certain pour l’instant est la présence, à côté de deux pierres du perron numérotées 23 et 24 (ce qui paraît indiquer un réemploi réfléchi d’éléments antérieurs détruits et correspondrait donc bien à la tradition évoquée d’une reconstruction), d’une troisième pierre armoriée sur laquelle on distingue un fragment de blason qui est un écartelé dont seul apparaît très clairement le quatrième parti (ou quartier), en bas à droite, sur lequel apparaissent deux meubles qui sont de toute évidence deux chiens courants l’un sur l’autre (ici, clairement, des « braques » plutôt que « lévriers», qui sont les deux termes convenant en héraldique, le lévrier état plus fin et élancé). Et au-dessus un fragment du parti supérieur, le 3e, en haut à droite, difficilement lisible. On ne peut rien présager des couleurs étant donné que le graveur n’a pas utilisé les points et traits (verticaux, horizontaux, en diagonales) d’usage en la matière.

On aurait pu penser dans un premier temps aux lévriers bien connus de l’ancienne maison de Poudenx (puisque Léonard de Caupenne d’Amou avait épousé en 1703 Rose de Poudenx), mais la confrontation aux armes des de Cès d’Horsarrieu s’avère décisive et correspond parfaitement à ce que l’on peut présumer sans crainte d’erreur du 4e parti de l’écartelé qui en fait partie. Ces armes dûment répertoriées par les armoriaux sont celles de Bernard de Cès, conseiller du Roi, Vice-Sénéchal de Lannes, Baron de Caupenne, etc., alias de Cès-Caupenne, Guyenne, Poyloaüt, Lahosse, Larbey, Saint-Laurent, Ossages, Agest, Horsarrieu, etc..., en Chalosse, Lannes, Dax, Saint-Sever... Écartelé, aux 1 et 4, de gueules, à deux chiens d'argent, courant l'un sur l'autre, au 2, d'argent, à une fasce ondée de gueules, au 3, d'azur, au chevron d'or.

Du coup, s’éclaire ainsi le 2e parti quasi illisible car on peut discerner sans trop craindre de se tromper la fasce ondée correspondante. Une « face » héraldique étant en effet une partition centrale horizontale entre le haut et le bas de l’écu (le « chef » et la « pointe »), en forme de barre d’une épaisseur double ou triple. Et l’onde héraldique faisant référence à ce qui peut suggérer un élément liquide en forme de vague ou sinuosité, ce qui est bien le cas ici.

On peut donc aisément dessiner une reconstruction complète de ce blason en rajoutant simplement le denier quartier manquant au 3, c’est-à-dire un chevron - V renversé, voyez Citroën ou le blason de Capbreton). Et en utilisant bien sur les couleurs correspondant aux noms héraldiques : aux 1 et 4, fond rouge (de gueules), chiens blancs (d’argent), comme le fond du 2 avec barre à une sinuosité rouge (de gueules), et fond bleu (d’azur) à chevron jaune (d’or) au 3.

J’ai lu quelque part que ce blason figurait au dessus de la porte d’entrée, ce qui renforce l’idée d’une destruction et réutilisation de la pierre. Viollet-le-Duc nous dirait tout de suite de le refaire graver selon les règles dans la pierre… mais auparavant, il me semble plus sage de reconstituer complètement les transmissions successorales et/ou achats (voir Jacques de Cauna, Cadets de Gascogne. La Maison de Marsan de Cauna, réédition Orthez, Princi Negue, 2004, tomes I et II).

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