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28 mai 2023 7 28 /05 /mai /2023 09:56
Un rappel bienvenu de Clémence Drotz dans Sud-Ouest du 25 mai 2023

Un rappel bienvenu de Clémence Drotz dans Sud-Ouest du 25 mai 2023

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22 mai 2023 1 22 /05 /mai /2023 13:43
Toussaint Louverture, Bordeaux et l'Aquitaine. Histoire, famille, mémoire, Bordeaux, Edit. JdC, 2023, 80 p.
Toussaint Louverture, Bordeaux et l'Aquitaine. Histoire, famille, mémoire, Bordeaux, Edit. JdC, 2023, 80 p.

Toussaint Louverture, Bordeaux et l'Aquitaine. Histoire, famille, mémoire, Bordeaux, Edit. JdC, 2023, 80 p.

Rendez-vous est donné à 17h45 au Musée d'Aquitaine, cours Pasteur (station tram Musée d'Aquitaine).

Isaac et son épouse à Bordeaux, Toussaint Louverture par Baquoy, Placide en Agenais, les descendants en Aquitaine... Si vous souhaitez en savoir davantage sur le contexte historique de l'identification des portraits familiaux et les toutes dernières découvertes sur la famille Louverture en Aquitaine, réservez votre exemplaire par simple message sur ce blog à votre nom, afin d'être prioritaire. Il n'y en aura pas pour tout le monde...

Cette présentation répond en quelque sorte à ma lettre de la mi-février au Maire de Bordeaux qui n'a pas été en mesure de me recevoir sur cet important sujet (copie à la suite) :

 

Lettre à l’attention de M. Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux

Jacques de Cauna                                                  Bordeaux, le mercredi 15 février 2023

144, rue Fondaudège, Bordeaux                                                

 

Monsieur le Maire,

J’ai l’honneur de solliciter une audience de votre part afin de porter à votre connaissance un projet lié à l'importante commémoration à venir du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture (7 avril 1803), personnage historique qui a fait l'objet récemment d'une évocation pour laquelle j’ai constitué le fil rouge auprès de l’équipe de M. Stéphane Bern dans le cadre de l'émission télévisée Secrets d'Histoire (pour plus de détails, voir : J. de Cauna, Toussaint Louverture. Le Grand Précurseur, Bordeaux, Ed. Sud-Ouest, 2012)

Comme vous le savez sans doute, le fils du héros de la liberté des Noirs, Isaac Louverture, a résidé longuement dans notre ville après sa déportation de Saint-Domingue (aujourd'hui République d'Haïti) et repose au cimetière de la Chartreuse. Une plaque avait été apposée le 4 avril 2003 à mon initiative par votre prédécesseur M. Alain Juppé sur sa maison du 44 rue Fondaudège.

A ce sujet, vous avez peut-être été informé de l’acquisition récente faite par le Musée d’Aquitaine sur ma recommandation d’un portrait qui m’avait été présenté en 2020 par un marchand d’art bordelais comme celui d’un Noir inconnu et que j’ai pu identifier au terme d’une recherche approfondie comme celui d’Isaac, fils cadet de Toussaint Louverture.

Il serait important – me semble-t-il – que les Bordelais puisse voir réellement le visage de ce personnage historique, qui symbolise la qualité d’accueil de notre ville, plutôt que des noms sur une plaque (des plaques avec portraits ont été ainsi inaugurées récemment à Astaffort pour Placide Louverture, fils aîné, en partenariat avec une association québécoise). Et qu’ils soient aussi correctement informés sur l’importance historique du personnage à l’occasion d’une présentation officielle que je souhaiterais faire dans un lieu de qualité approprié sous l’égide de la Mairie (le 7 avril, ou pour la journée nationale de mémoire de l’esclavage le 10 mai) avec l’écho médiatique que cela mérite pour l’image de notre ville.

Compte tenu du retentissement local, régional, national, voire international, que pourrait avoir l'action dans le contexte commémoratif actuel, tel que j'ai pu l'appréhender dans les sollicitations déjà reçues, je serais donc très heureux de pouvoir échanger avec vous au cours d’une audience sur mes possibilités d’interventions dans cette affaire et le soutien institutionnel que vous pourriez y apporter. Deux publications, l’une scientifique et l’autre de plus large audience, sont en cours, la première au Canada, la seconde avec un éditeur bordelais.

Je reste en relation sur ce sujet avec mes interlocuteurs habituels et à votre entière disposition pour toutes précisions.

En vous remerciant pour votre attention, je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mes sentiments respectueusement dévoués.

Jacques de Cauna

Pr Jacques de Cauna, docteur d'Etat (Sorbonne)

CNRS/EHESS CIRESC Chaire d'Haïti à Bordeaux

Commandeur de l'Ordre National Honneur et Mérite d'Haïti

Président de la Fédération des Académies de Gascogne

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17 mai 2023 3 17 /05 /mai /2023 17:12
Vingt ans après... la pose de la plaque historique sur la maison d'Isaac Louverture au 44 rue Fondaudège

Vingt ans après la pose de la plaque historique sur la maison d'Isaac Louverture au 44 rue Fondaudège le 4 Avril 2003, la Mairie de Bordeaux n'a pas jugé utile de mettre en relation cet événement avec la récente découverte du portrait d'Isaac en répondant au moins à la demande d'audience formulée par l'historien bordelais dont le travail a permis ces deux avancées - significatives en termes mémoriels - de la recherche sur la famille du Grand Précurseur dans notre région. 

Heureusement que d'autres lieux de mémoire aquitains, à l'instar de la ville pionnière de La Rochelle dont le Maire nous a fait l'honneur d'une invitation personnelle particulière, comme d'ailleurs Mme le Premier Ministre, permettent de continuer à avancer dans le sens de l'histoire en marche.

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9 mai 2023 2 09 /05 /mai /2023 16:20
Invitations officielles à Paris (Premier Ministre) et La Rochelle (Mairie)
Invitations officielles à Paris (Premier Ministre) et La Rochelle (Mairie)

Invitations officielles à Paris (Premier Ministre) et La Rochelle (Mairie)

Inauguration de la plaque de la Promenade Toussaint Louverture en 2012 par Maxime Bono en présence des autorités haïtiennes de l'Ambassade d'Haïti en France et de la Mairie de Port-au-Prince (sur ma proposition)

Inauguration de la plaque de la Promenade Toussaint Louverture en 2012 par Maxime Bono en présence des autorités haïtiennes de l'Ambassade d'Haïti en France et de la Mairie de Port-au-Prince (sur ma proposition)

 

Invitations du 10 mai 2023

Comment répondre à trop d'invitations quand on ne possède pas le don d'ubiquité ?

C'est la cruelle situation dans laquelle je me suis trouvé à l'approche de cette journée du 10 Mai. Comment se déplacer dans la même journée à Paris, La Rochelle, Agen, Astaffort, Bayonne, Pau, Capbreton, Buanes, Escalans, L'Isle-de-Noé... ?

Cette dernière localité où je ne me suis pas rendu depuis les cérémonies de 2009 au pied de la stèle Toussaint Louverture à l'entrée de l'allée du château a longtemps été la tentation la plus forte... avant que ne s'impose le dilemme entre l'invitation personnelle de Madame le Premier Ministre et celle de M. le Maire de La Rochelle. Très honoré par ces marques de considération et m'étant dûment excusé auprès de mes autres interlocuteurs, c'est finalement cette dernière destination que j'ai choisi de retenir - essentiellement pour des raisons de fidélité traditionnelle remontant à mes excellentes et très anciennes relations avec les maires historiques de La Rochelle, au premier rang desquels le regretté Michel Crépeau, à qui l'on doit l'initiative pionnière du Musée du Nouveau-Monde en 1982, et plus tard mon confrère conseiller culturel et ami, son successeur, Maxime Bono, ainsi que les grands acteurs de la relation avec Haïti que sont Daniel Groscolas et Colette Chaigneau.

Et Bordeaux, ma ville natale, alors ? Et bien, c'est très simple... N'ayant reçu aucune invitation, de qui ou quoi que ce soit, pas plus que de réponse à mes diverses interventions et demandes d'audience et propositions d'actions, je me réjouis de ne pas avoir eu à choisir. Cela me dispensera de courir du square Toussaint Louverture sur la rive droite à la statue de Modeste Testas sur les quais.

Pour l'un comme l'autre, les présents pourront faire bonne lecture, que ce soit de la notice biographique sur dalle que la Mairie m'avait demandée de rédiger pour la vie de Toussaint, ou de celle de la plaque consacrant  l'hypothétique destinée de Modeste, dont le principal intérêt réside surtout dans la longue kirielle de noms de personnalité ayant participé à cette innovation romanesque qui suivent au bas.

Nul n'est prophète en son pays ! To the happy few !

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8 mai 2023 1 08 /05 /mai /2023 14:13
Esclaves sucriers au travail dans l'île d'Antigua

Esclaves sucriers au travail dans l'île d'Antigua

Certains ne manquent pas d’air ! C’est le moins qu’on puisse dire…

Une invitation reçue et transmise par mail d’une amie rochelaise, suivie peu de temps après par un titre tout récent du journal Sud-Ouest m’ont appris incidemment, comme pour n’importe qui, qu’une conférence allait être donnée dans deux jours, le 9 mai, par une doctorante venue d’Allemagne sous le titre : Les gérants de plantation, « des hommes sans existence ». Entre pratiques de gestion et pratiques illicites sur les plantations à Saint-Domingue au XVIIIe siècle. Et ce, par le biais de la simple lecture d’une petite trentaine de lettres (sur combien d’autres existantes !) conservées aux archives départementales.

Sur un sujet présenté à ma grande surprise comme neuf, tant par l’annonce faite par l’organisateur que par la presse : la famille Fleuriau et sa plantation de Bellevue à Saint-Domingue, il s’agirait, je cite le journal Sud-Ouest, de mettre en lumière « les lettres envoyées à la célèbre famille rochelaise, décryptées [souligné par moi] par l’historienne et doctorante Mathilde Ackermann-Koenigs, [qui] mettent en lumière le rôle du gérant d’une plantation coloniale au XVIIIe siècle à Saint-Domingue ».

Il s’agit bien ici en l’occurrence – on ne rêve pas – de reprendre l’exploitation de la correspondance du gérant Arnaudeau avec les propriétaires, la famille Fleuriau. La gestion d'Arnaudeau, neveu des Fleuriau, est un cas d’école longuement présenté et analysé depuis longtemps, ainsi que le personnage lui-même, par Jacques de Cauna dans Au Temps des Isles à Sucre. Histoire d'une plantation de Saint-Domingue au XVIIIe siècle, Paris, Editions Karthala, 1987 (prix de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, réédition 2003), publication de sa première thèse de doctorat soutenue en 1982.

Chacun sait aussi à La Rochelle depuis longtemps à quel point le personnage d’Aimé-Benjamin Fleuriau, ressuscité il y a quarante ans, est devenu depuis une véritable légende urbaine, objet mémoriel clé de la ville. Quant à Jean-Baptiste Arnaudeau, il est clair que le pittoresque du personnage a joué un rôle décisif dans la réutilisation de la thèse sur l’habitation Fleuriau par l’académicienne Dominique Bona, pour constituer la trame de son roman Le manuscrit de Port-Ebène, honoré, entre autres, du prix Renaudot en 1998. Mais d’où vient donc alors ce nouvel engouement pour un sujet si bien connu et sur lequel il ne sera pas facile – a priori – d’apporter du neuf ?

Il se trouve que les Archives départementales de la Charente-Maritime ont racheté il y a peu un lot de papiers de la famille Fleuriau que l’on tente de présenter comme nouveaux alors qu’ils ont déjà été largement exploités sous forme de micro-films à partir du fonds confié par la comtesse de Fleuriau à l’époque de l’achat de l’hôtel Fleuriau dans les années 80 par la municipalité de la ville sous l’égide du regretté maire Michel Crépeau qui, lui, voyait très loin en transformant l’immeuble fleuron de sa ville en musée du Nouveau-Monde.

Il faut savoir aussi qu’une grande partie de ces papiers de famille, y compris la correspondance d’Arnaudeau, vendue par la comtesse lors de ses séjours à Paris, est également conservée aujourd’hui aux Archives départementales de la Gironde dans le fonds Chatillon déposé par les héritiers du célèbre collectionneur (258 occurrences pour la seule gestion d'Arnaudeau entre autres).

A partir de là, le premier travail à effectuer par les Archives départementales de la Charente-Maritime ne serait-il pas, logiquement, d’établir la correspondance – ou non si ce n’est pas le cas – des nouveaux documents reçus avec les microfilms réalisés par leur propres services à La Rochelle sur le fonds familial Fleuriau dans les années 1980 et les documents originaux archivés par ailleurs, aux Archives départementales de la Gironde notamment, ou autres dépôts afin de déterminer le plus clairement possible ce qui est – ou n’est pas – nouveau pour pouvoir orienter les jeunes chercheurs vers les éventuelles pièces inédites qu’il pourraient analyser de manière à faire progresser le savoir académique, la connaissance de la question, en déterminant et précisant ce que ces nouvelles pièces pouvaient apporter de neuf ? C’est là que se situerait également en principe l’intervention du directeur de recherche universitaire pour orienter l’étudiant vers l’utilité éventuelle – ou non – d’une nouvelle thèse. Rien n’interdit non plus, et tout recommande au contraire, dans ce rôle directeur primordial, d’orienter le doctorant vers la lecture préalable de la bibliographie existante, voire, dans les meilleurs des cas, vers la consultation du collègue historien spécialiste, ou mieux encore de l’inclure dans l’équipe de préparation ou le jury de la thèse en question. On en paraît bien loin...

Pour éviter de perdre davantage votre temps dans les redites et pour plus de détails fiables sur l’ensemble des pérégrinations historiques de la saga familiale des Fleuriau, voyez plutôt à la source, du même auteur, le bilan mémoriel et synthèse historique : Fleuriau, La Rochelle et l’esclavage. Trente-cinq ans de mémoire et d’histoire, Paris, Les Indes Savantes, 2017.

Résumons simplement, pour finir, la recette, pas si inédite que cela, de ce nouveau wokisme en marche :

- Placez-vous sous la houlette bienveillante d’une « autorité » habilitée à diriger une thèse.

- Emparez vous, sur ses conseils éventuellement, d’un sujet déjà traité il y a suffisamment longtemps (quarante ans par exemple) et recopiez sans scrupules.

- Utilisez les notes de bas de page pour connaître les références à citer (obligatoirement présentes dans les publications scientifiques) sans dire où vous les avez prises.

- Proclamez haut et fort que personne avant vous ne s’y était intéressé, qu’il y a là une énorme lacune, sans doute due à un tabou quelconque, et que vous allez donc révolutionner l’histoire en réinventant la roue.

- Saupoudrez du jargon à la mode en cours et d’une bonne dose de bien-pensance victimaire.

- Agitez et resservez chaud, de préférence dans un lieu censé présenter les garanties scientifiques requises (université, centre de recherche, dépôt d’archives…).

- N’oubliez de faire relayer le tout par les médias et réseaux sociaux...

 

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19 avril 2023 3 19 /04 /avril /2023 17:21
Cérémonie du 7 avril 2023 au Panthéon, ParisCérémonie du 7 avril 2023 au Panthéon, Paris

Cérémonie du 7 avril 2023 au Panthéon, Paris

Commémoration de la mort de Toussaint Louverture 2023

Apre bal, tanbou lou

 

Apre bal, tanbou lou, Après le bal, les tambours sont lourds, ce dicton haïtien s’applique parfaitement à ce que l’on peut retenir de la commémoration du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture à Bordeaux dans la semaine du 7 avril.

Au départ, la Chaire d’Haïti à Bordeaux était bien la seule à avoir préparé et programmé cette commémoration absente des calendriers français. Rappelons cette chronologie comme il est commun de le faire en histoire pour tout événement considéré, d’autres associations ou fondations étant venues s’y intéresser à la suite :

- Le 15 février 2023, la municipalité de Bordeaux est informé de l’importance de l’événement – à un moment où rien n’est encore prévu – par un courrier adressé par l’auteur de ces lignes à Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux. Après rappel pour information de l’émission télévisée Secrets d’Histoire consacrée deux ans plus tôt le 12 mai 2021 à Toussaint Louverture. La liberté à tout prix, dont le fil rouge avait été enregistré au Palais de la Bourse par une équipe de France TV (France 3) venue spécialement de Paris pour m’interviewer pendant 5h30, ainsi que de la publication en 2012 de mon Toussaint Louverture. Le Grand Précurseur aux Editions Sud-Ouest, une demande d’audience était faite pour présenter les contours possibles d’une intervention marquante autour de l’événement majeur de portée internationale de la découverte du portrait d’Isaac Louverture à Bordeaux identifié par mes soins en mars 2020.

Il semblait couler de source de proposer une intervention à la hauteur de l’événement, par l’historien local connu pour sa spécialisation sur le sujet, dans un lieu prestigieux choisi pour la circonstance qui ne pouvait être autre que les salons de l’hôtel de ville, en présence des autorités locales, municipales, départementales, régionales, préfectorales. Il s’agissait d’inscrire l’événement dans l’histoire à l’occasion de la date anniversaire du 7 Avril afin que nul n’ignore à l’avenir l’accueil reçu à Bordeaux par Isaac Louverture.

Occasion ratée. Une session de rattrapage est-elle encore possible à la date du 10 mai, journée nationale de la mémoire de l’esclavage ? Il faudrait alors une clarification très nette et rapide dont on ne paraît pas prendre le chemin en restant dans l’inertie de la non-réponse, tactique qui semble plutôt relever de la mise au ban volontariste de la vérité historique. Au profit d’on ne sait quelle complaisance morale ou ambition politique…

A suivre…

Dans le cas fort probable où rien ne se ferait dans le bon sens, il sera facile aux détracteurs à venir, qui ne manqueront pas au moment voulu, de se souvenir en triste contrepartie que les mêmes salons prestigieux de l’hôtel de Rohan avaient accueilli sans états d’âme à bras ouverts quelques années plus tôt le Conseil représentatif des associations noires, association militante au titre suffisamment explicite dans ses objectifs ouvertement déclarés au sein du contexte victimaire à la mode, pour nous dispenser d’en dire plus.

Cela devait être dit. Voilà qui est fait. Nul ne pourra prétendre en ignorer par la suite.

Pour le reste d’un bilan extrêmement chétif qui n’honore pas notre pays, que retenir ?

 

A Paris, un grand show médiatique au Panthéon avec pour maître de cérémonie en costume d’époque l’acteur ayant joué Toussaint dans un regrettable biopic télévisé de piètre mémoire historique. Et pour caution le ministre de l’Education nationale et autres institutionnels de service.

J’avais choisi personnellement de ne pas m’y rendre, bien qu’invité mais ayant mieux à faire localement, ce qui ne fut pas le cas de certain militant associatif bordelais toujours à la poursuite de récupérations et exhibitions médiatiques, dont la publicité n’est plus à faire. J’ai toutefois pu m’y faire représenter, ce qui m’a permis d’apprendre enfin, par personne interposée que je remercie, ce qu’étaient devenues les trois notices biographiques d’abolitionnistes (Toussaint, Delgrès, Schoelcher) qui m’avait été demandées en 2017 par le Centre National des Monuments Historiques. Elles sont effectivement bien présentes dans la crypte sur les bornes numériques prévues à cet effet dont ma représentante m’a communiqué les photos.

Au Fort de Joux, l’abandon du projet de retraite de trois jours qui m’avait été présenté par S.E. M. l’ambassadeur d’Haïti auquel je n’avais pu répondre favorablement pour les mêmes raisons d’obligations locales. J’ai regretté que la solution d’intervention en visio-conférence ait dû être abandonnée en même temps pour cause de mobilisation parisienne.

 

A La Rochelle, l’abandon pour causes de mouvements sociaux et difficultés ou blocages de déplacements, de la conférence universitaire organisée pour le 6 avril par Daniel Groscolas, président de l’association La Rochelle Solidarité Internationale avec mon vieil ami et ancien confrère du bureau directeur de la Société Haïtienne d’Histoire, le professeur Pierre Buteau, actuel président de la société et ancien ministre de l’Education venu spécialement d’Haïti mais resté bloqué à Paris par l’absence de trains, tout comme mon partenaire canadien de Toronto. L’hommage auquel nous devions participer le lendemain 7 avril au Musée du Nouveau-Monde devant la statue d’Ousmane Sow s’est trouvé finalement réduit, de l’accord général, compte-tenu des impossibilités de déplacement depuis Paris et Bordeaux, à un très petit comité de six officiels mené par le Maire et notre ami Daniel Groscolas, ancien président de la communauté d’agglomération, ce qui réduit à néant les tentatives de désinformation de ceux qui voudraient faire croire à leur participation sur les réseaux sociaux comme fait lors de l'inauguration en posant impudemment pour la photo à côté d'Ousmane Sow. Rappelons que la notice biographique d’accompagnement sur Toussaint Louverture avait été rédigée par nos soins pour l’installation le 20 mai 2015 (voir Jacques de Cauna, Fleuriau, La Rochelle et l’esclavage. Trente-cinq ans de mémoire et d’histoire, Paris, Les Indes Savantes, 2017.

 

En Suisse, le samedi 8 avril, avec une association haïtienne et l’Université populaire africaine de Genève, une table-ronde conférences de trois professeurs francophones, africain, haïtien, français, m’a permis de débattre avec ces deux collègue par visio-conférence sur le thème très intéressant rarement abordé de l’universalisme de Toussaint Louverture vu des trois continents intéressés. Excellente initiative historique fort bien organisée et menée de main de maître de 20 h à 22h 30 qui fera l’objet d’une publication à venir pour en assurer la pérennité scientifique.

 

A Bordeaux enfin, le vendredi 7 avril, une autre conférence historique et power-point donnée en l’Hôtel des Sociétés Savantes sous l’égide du Centre Généalogique du Sud-Ouest, par Jacques de Cauna sur Toussaint Louverture, le Grand Précurseur et sa famille à Bordeaux et en Aquitaine. Famille et proches, généalogies, postérités. Excellente réception, public de qualité, échanges fructueux. Auparavant, au 44 rue Fondaudège où a été apposée une plaque en 2003, nous avons été très agréablement reçus dans l’ancienne maison d’Isaac Louverture par le dynamique Directeur de l’Ecole EPI Business School qui a eu l’amabilité de nous faire visiter les lieux. Rappelons qu’une réflexion sur une mise à jour de la plaque est inscrite au programme de la Chaire d’Haïti à Bordeaux

Au même moment quelques "tambours africains" sonorisés (dixit) venus de Paris, pendant que l'organisateur au contraire y allait, prétendaient rendre un hommage militant au pied du buste de Toussaint rive droite. A quel prix et pour quel résultat ?

Puisqu'on en parle, rappelons que l'ancienne équipe de la Mairie m'avait demandé tardivement en 2019 (14 ans après !) de rédiger la notice biographique destinée à être gravée sur la dalle du chemin d'entrée afin de cautionner historiquement une oeuvre d'art au visage entièrement imaginaire. L'adjonction reprographique du véritable visage de Toussaint sur la dalle est inscrite au programme de la Chaire d'Haïti qui n'a pu être encore à ce jour présenté comme il se doit au nouveau Maire.

Au chapitre des publications, nous rappelons la publication scientifique faite à Montréal (Canada) dans la Revue d’Histoire d’Haïti n° 3 de l’article de Jacques de Cauna, « Portraits de famille : Toussaint et ses fils. Les progrès de l’iconographie louverturienne (1989-2020) ». La diffusion en France vient d'en être annoncée et la Chaire d'Haïti diffusera l'ensemble sur demande de la revue dans les réseaux universitaires et académiques.

Il n’en est pas de même malheureusement pour notre autre publication entreprise au niveau local le 6 février à Bordeaux même. Sur un texte finalisé et envoyé à l’éditeur à la mi-mars, la parution à la date échéance du 7 avril n’a pu être tenue et est aujourd’hui repoussée à une date inconnue que j’espère antérieure au 10 mai puisque les dernières corrections pour le « Bon à tirer » viennent d’être transmises par mes soins ce jour.

 

Pour le reste à venir, des contacts téléphoniques ou par lettre ont été pris ou entretenus avec d’autres lieux de mémoire du champ géographique de la Chaire d’Haïti en prévision de l’organisation des actions mémorielles et patrimoniales de la Journée nationale de la mémoire de l’esclavage :

- Contacts anciens renouvelés avec les Préfectures des Landes et de Pau.

- A Agen : lettre et demande d’audience à M. le Maire sans réponse depuis plus de deux mois.

- poursuite des contacts avec Astaffort.

- Reprise du contact ancien (2006) avec l’Isle-de-Noé.

- Bayonne, contact à suivre.

- Escalans, château de Caumale : Congrès de la Fédération des Académies de Gascogne prévu pour les 16 et 17 septembre 2023 sur la thématique Toussaint Louverture autour d’un document original exceptionnel signé par lui et conservé dans les archives du château. Ce document éclaire parfaitement la relation fraternelle maçonnique existant avec le propriétaire du château, Joseph Delisle, l’un de ces nombreux colons gascons de Saint-Domingue de l’entourage de Toussaint, émigré ensuite à Cuba. Rendez-vous donc à Caumale pour ces journées sur lesquelles ce blog donnera plus d'informations en temps voulu avec possibilité d'inscription.

 

 

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11 avril 2023 2 11 /04 /avril /2023 17:25

Portrait retrouvé d'Isaac Louverture et médaillons familiaux du Musée national d'HaïtiPortrait retrouvé d'Isaac Louverture et médaillons familiaux du Musée national d'Haïti

Portrait retrouvé d'Isaac Louverture et médaillons familiaux du Musée national d'Haïti

Isaac, fils de Toussaint Louverture à Bordeaux. Un geste fort pour l’histoire est attendu

 

La commémoration de la mort de Toussaint Louverture à Bordeaux est loin d’avoir connu le retentissement qu’elle méritait alors même qu’un dénouement globalement heureux venait de se faire jour avec l’acquisition du portrait d’Isaac Louverture par les Amis du Musée municipal après plus de deux ans de recommandations non suivies d’effet. N’importe où ailleurs, il eût été jugé opportun de faire de cette résurgence mémorielle inespérée le pilier de l’événement historique qui s’y rattachait tout naturellement.

Faux-pas d’autant plus regrettable qu’une proposition très claire restée sans réponse avait été faite par écrit il y a plus de deux mois auprès du Maire. Il s’agissait tout simplement – c’eût été la moindre des choses – de réserver l’un des salons de réception de l’Hôtel de Ville pour la présentation officielle et prestigieuse au public, avec tout l’appareil cérémoniel et l’ample diffusion médiatique que cela mérite, du portrait retrouvé et identifié en 2020 par l’auteur de la lettre. Encore plus regrettable est le fait qu’une telle opération pouvait se dérouler de la manière la plus simple et évidente avec toutes les garanties historiques sous la forme d’une intervention de l’historien bordelais « inventeur » du portrait, internationalement reconnu comme spécialiste de Toussaint Louverture depuis de longues années. On apprendra plutôt avec surprise par la diffusion du Bulletin du Musée d’Aquitaine qu’il avait été jugé opportun de faire venir de Paris deux historiennes et un artiste pour célébrer l’événement au musée en petit comité sous le titre de l’Arbre de la Liberté cher à Toussaint à une date reléguée à la fin mai.

On pourra lire à la suite la lettre adressée à Monsieur le Maire et restée sans réponse ni suites directes. On y trouvera de surcroît les autres actions envisagées, notamment en matière de pose de plaques comme cela a été fait avec succès dans d’autres villes d’Aquitaine, et en matière de publication, dont l’une faite au Canada dans une revue scientifique et l’autre en cours avec un éditeur bordelais.

La Chaire d’Haïti à Bordeaux n’a pas attendu d’hypothétiques soutiens pour agir dans son champ et celui de l’histoire. Le 7 avril un hommage a été rendu devant la maison d’Isaac Louverture en prélude à une conférence donnée en l’Hôtel des Sociétés Savantes à l’aimable invitation du Centre Généalogique du Sud-Ouest, fidèle partenaire, devant un public de qualité, sous le titre Toussaint Louverture, sa famille et ses descendants à Bordeaux et en Aquitaine.

                                                                    &&&&&&

L’Histoire est avant tout exigence de vérité. Elle ne s’accommode pas de faux-semblants ou demi-mesures et ne rend jamais raison à ceux qui ont cru pouvoir jouer avec elle. Elle ne repasse que rarement les plats pour ceux qui ont raté le premier service. Elle nous apprend qu’une occasion historique ratée par négligence ou pour satisfaire à de misérables manœuvres de politique au petit pied ne se retrouve pas, ne se rattrape pas. Elle nous rappelle aussi que les puissants du moment ont toujours eu tout près d’eux ou dans leur entourage ignoré un Bon Ange conseiller ou une Cassandre annonciatrice de malheurs qu’ils ont cru pouvoir se dispenser d’écouter.

Au moment où Bonaparte, devenu Premier Consul, s’apprêtait à se muer en Napoléon Ier, à l’image de son aîné le général Toussaint Louverture devenu Gouverneur à vie de Saint-Domingue, ce Bon Ange se présentait pour le futur Premier Consul sous les traits gracieux de son épouse Joséphine de Beauharnais dans les termes sans équivoque d’un conseil aussi avisé que prémonitoire :

« Toussaint Louverture, c’est l’homme qui vous convient le mieux : aussitôt que vous chercheriez à lui ravir son autorité vous en feriez un ennemi qui peut affaiblir votre puissance… D’ailleurs quels reproches avez-vous à faire à ce Chef des Noir ?

Qui sait si un jour la loi du talion ne vous sera point appliquée ? Vous apprécierez alors par vous-même le triste position dans laquelle se trouve un homme tout à tour puissant, redouté, proscrit, condamné à parcourir seul des contrées étrangères ».

Comment ne pas penser, immanquablement, aux regrets exprimés par Bonaparte lui-même à Sainte-Hélène, les seuls avec ceux formulés plus tard à propos de l'Espagne :

« J'ai commis une grande faute en tentant de soumettre par la force les noirs de Saint-Domingue : je devais me contenter de gouverner par Toussaint et signer avec lui un traité de commerce… J'aurais eu une armée de cinquante mille braves noirs qui m'auraient conservé l'Amérique ».

Et une image autre que celle que celle que lui et son pays connaissent actuellement dans le concert des nations et que Chateaubriand a résumée de main de maître : « Le Napoléon blanc a imité et tué le Napoléon noir ».

Dans moins d’un mois, le 10 Mai, la Journée nationale de l’esclavage pourra nous offrir une session de rattrapage, dernière échéance susceptible d’être envisagée sérieusement… à condition naturellement qu’un engagement institutionnel clair et rapide se manifeste..

 

Lettre à l’attention de M. Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux

Jacques de Cauna Bordeaux,                      le mercredi 15 février 2023

144 rue Fondaudège, 33000 Bordeaux

 

Monsieur le Maire,

J’ai l’honneur de solliciter une audience de votre part afin de porter à votre connaissance un projet lié à l'importante commémoration à venir du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture (7 avril 1803), personnage historique qui a fait l'objet récemment d'une évocation pour laquelle j’ai constitué le fil rouge auprès de l’équipe de M. Stéphane Bern dans le cadre de l'émission télévisée Secrets d'Histoire (pour plus de détails, voir : J. de Cauna, Toussaint Louverture. Le Grand Précurseur, Bordeaux, Ed. Sud-Ouest, 2012)

Comme vous le savez sans doute, le fils du héros de la liberté des Noirs, Isaac Louverture, a résidé longuement dans notre ville après sa déportation de Saint-Domingue (aujourd'hui République d'Haïti) et repose au cimetière de la Chartreuse. Une plaque avait été apposée le 4 avril 2003 à mon initiative par votre prédécesseur M. Alain Juppé sur sa maison du 44 rue Fondaudège.

A ce sujet, vous avez peut-être été informé de l’acquisition récente faite par le Musée d’Aquitaine sur ma recommandation d’un portrait qui m’avait été présenté en 2020 par un marchand d’art bordelais comme celui d’un Noir inconnu et que j’ai pu identifier au terme d’une recherche approfondie comme celui d’Isaac, fils cadet de Toussaint Louverture.

Il serait important – me semble-t-il – que les Bordelais puisse voir réellement le visage de ce personnage historique, qui symbolise la qualité d’accueil de notre ville, plutôt que des noms sur une plaque (des plaques avec portraits ont été ainsi inaugurées récemment à Astaffort pour Placide Louverture, fils aîné, en partenariat avec une association québécoise). Et qu’ils soient aussi correctement informés sur l’importance historique du personnage à l’occasion d’une présentation officielle que je souhaiterais faire dans un lieu de qualité approprié sous l’égide de la Mairie (le 7 avril, ou pour la journée nationale de mémoire de l’esclavage le 10 mai) avec l’écho médiatique que cela mérite pour l’image de notre ville.

Compte tenu du retentissement local, régional, national, voire international, que pourrait avoir l'action dans le contexte commémoratif actuel, tel que j'ai pu l'appréhender dans les sollicitations déjà reçues, je serais donc très heureux de pouvoir échanger avec vous au cours d’une audience sur mes possibilités d’interventions dans cette affaire et le soutien institutionnel que vous pourriez y apporter. Deux publications, l’une scientifique et l’autre de plus large audience, sont en cours, la première au Canada, la seconde avec un éditeur bordelais.

Je reste en relation sur ce sujet avec mes interlocuteurs habituels et à votre entière disposition pour toutes précisions.

En vous remerciant pour votre attention, je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mes sentiments respectueusement dévoués.

Jacques de Cauna

Pr Jacques de Cauna, docteur d'Etat (Sorbonne)

CNRS/EHESS CIRESC Chaire d'Haïti à Bordeaux

Commandeur de l'Ordre National Honneur et Mérite d'Haïti

Président de la Fédération des Académies de Gascogne

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2 avril 2023 7 02 /04 /avril /2023 17:56
Commémoration du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture
Plaque apposée le 4 Avril 2003 sur la maison d'Isaac Louverture au 44 rue Fondaudège à Bordeaux à l'initiative de l'association Agora-Aquitaine-Antilles

Plaque apposée le 4 Avril 2003 sur la maison d'Isaac Louverture au 44 rue Fondaudège à Bordeaux à l'initiative de l'association Agora-Aquitaine-Antilles

Commémoration du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture

M. Michel Girardot, Centre Généalogique du Sud-Ouest

M. Jacques de Cauna Chaire d’Haïti à Bordeaux, CNRS / EHESS

M. Gabriel Osson Haïti Futur Canada (Toronto)

vous invitent à assister à la conférence

Toussaint Louverture, le Grand Précurseur et sa famille à Bordeaux et en Aquitaine

 

qui sera donnée en hommage à Toussaint Louverture

par le professeur Jacques de Cauna, historien et ancien diplomate, docteur d’État (Sorbonne), Commandeur de l’Ordre National Honneur et Mérite de la République d’Haïti

 

à Bordeaux en l’Hôtel des Sociétés Savantes, 1, Place Bardineau le Vendredi 7 Avril 2023 à 18h

 

Ils vous remercient de bien vouloir honorer de votre présence, si vous le souhaitez, l’hommage qui sera rendu au préalable à 17h30 devant la plaque commémorative apposée en 2003 sur la maison de son fils Isaac Louverture au 44 Rue Fondaudège (à 200 mètres, 2 à 3 mn à pied, tram D), en présence des autorités et des sociétés savantes et associations bordelaises et aquitaines concernées.

Buste du square Toussaint Louverture inauguré le 10 juin 2005 à l'initiative du Consulat d'Haïti à Bordeaux

Buste du square Toussaint Louverture inauguré le 10 juin 2005 à l'initiative du Consulat d'Haïti à Bordeaux

Mme Christiane Hippolyte, Amitié France-Haïti

M. Jacques de Cauna, Chaire d’Haïti à Bordeaux

M. Gabriel Osson, Haïti Futur Canada

 

vous remercient de bien vouloir honorer de votre présence

l'Hommage à Toussaint Louverture

qui lui sera rendu à l’occasion du 220e anniversaire de sa mort

 

Square Toussaint Louverture à Bordeaux le samedi 8 Avril 2023 à 10 h

 

en présence des autorités locales concernées et avec le soutien des Associations bordelaises Agora Aquitaine-Antilles, Deux mains Haïti, Kalina’go, Lakay, L’A Cosmopolitaine, MC2A, RAHMI, Centre Généalogique du Sud-Ouest...

Mme Christiane Hippolyte, Amitié France-Haïti

M. Jacques de Cauna, Chaire d’Haïti à Bordeaux

M. Gabriel Osson, Haïti Futur Canada

 

vous remercient de bien vouloir honorer de votre présence

l'Hommage à Toussaint Louverture

qui lui sera rendu à l’occasion du 220e anniversaire de sa mort

 

Square Toussaint Louverture à Bordeaux le samedi 8 Avril 2023 à 10 h

 

en présence des autorités locales concernées et avec le soutien des Associations bordelaises Agora Aquitaine-Antilles, Deux mains Haïti, Kalina’go, Lakay, L’A Cosmopolitaine, MC2A, RAHMI, Centre Généalogique du Sud-Ouest...

 

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21 mars 2023 2 21 /03 /mars /2023 15:24
L'assiette aux esclaves Musée du Nouveau-Monde à La Rochelle et Toussaint Louverture sur une habitation de Saint-Domingue (c) Fonds Jacques de Cauna
L'assiette aux esclaves Musée du Nouveau-Monde à La Rochelle et Toussaint Louverture sur une habitation de Saint-Domingue (c) Fonds Jacques de Cauna

L'assiette aux esclaves Musée du Nouveau-Monde à La Rochelle et Toussaint Louverture sur une habitation de Saint-Domingue (c) Fonds Jacques de Cauna

Ouverture du programme commémoratif de la Chaire d’Haïti à Bordeaux pour l’année 2023

Le premier acte des commémorations au programme de la Chaire d’Haïti à Bordeaux s’est concrétisé par une intervention en milieu scolaire à l’Ecole Elémentaire Louis Pasteur de Carbon-Blanc devant une cinquantaine d’élèves de deux classes de CM2 à la demande des enseignants professeurs des écoles responsables.

Autour du personnage clé de Toussaint Louverture, le Grand Précurseur, les élèves ont pu réagir par de nombreuses questions à une présentation adaptée en images des principaux éléments constitutifs de la question des esclavages  et de son traitement par un historien : histoire et mémoire, le métier d’historien, la documentation, diffusion pédagogique de la recherche, cartographie, colonies françaises, l’importance de Saint-Domingue, système des habitations et denrées coloniales, économie, traite et exploitation servile, les esclavages, organisation sociale, question de couleur, colons, esclaves, libres de couleur, Code noir, travail et identité, résistances, marronnage, vaudou, soulèvement des ateliers de Saint-Domingue, vie et rôle de Toussaint Louverture, abolition de l’esclavage, expédition Leclerc, mort de Toussaint, union des anciens et nouveaux libres, et indépendance d’Haïti, conclusion d’Ousmane Sow lors de l’inauguration de sa statue de Toussaint Louverture au Musée du Nouveau-Monde de La Rochelle le 20 mai 2015

On ne peut que regretter que la République française ne commémore que les centenaires ou les cinquantenaires. Il sera donc possible de se souvenir en 2023 des morts de d’Artagnan et de Molière en 1673, ou de celle de Napoléon III en 1873, mais pas de la triste et déplorable fin en 1803 en prison sans jugement au fort de Joux du général français (à l’époque) gouverneur de Saint-Domingue Toussaint Louverture, héros national des Haïtiens qui le nomment à juste titre le Grand Précurseur pour son action décisive en faveur de la liberté des esclaves et de l’indépendance de la première République noire du monde.

On peut s’interroger sur l’opportunité des quelques commémorations envisagées en cette année 2023, à venir ou déjà faites, par certaines associations militantes françaises (Mémoires et Partages à Bordeaux, Les Amis du Général Dumas à Paris) et jusqu’à la Fondation nationale pour la Mémoire de l’Esclavage (FME), visant à célébrer en 2023 un 229e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en 1794, alors qu’il ne s’agit à la date bien connue du 16 Pluviose an II (4 février 1794) que d’une ratification tardive a posteriori par l’Assemblée nationale française de la Convention de l’action décisive menée par les noirs et hommes de couleur de Saint-Domingue, esclaves ou libres, pour aboutir à la première abolition mondiale de l’esclavage décrétée sous leur pression par les commissaires de la République française Etienne de Polvérel et Léger-Félicité Sonthonax au Cap-Français le 29 août 1793. C’est cette date que la Chaire d’Haïti à Bordeaux retient pour célébrer plus justement en 2023 le 230e anniversaire de la proclamation de la libération générale des esclaves dans la colonie de Saint-Domingue, sans oublier celle du 18 novembre 1803 pour le 220e anniversaire de la victoire décisive de Vertières sur le corps expéditionnaire napoléonien et les 232e anniversaires « de la cérémonie du Bois Caïman » et « du soulèvement général des esclaves » en 1791 qui sont au programme des commémorations officielles en Haïti comme toujours cette année.

Il est tout aussi regrettable, que la République française une et indivisible ne propose aucune commémoration historique à caractère régional, autre lacune structurelle que la Chaire d’Haïti à Bordeaux s’efforcera de combler en cette année 2023, plus particulièrement pour l’ensemble géographique défini par la totalité de la Région de la Nouvelle Aquitaine et la partie gasconne de la Région voisine d’Occitanie qui constituent son domaine territorial de compétences privilégié, riche par ailleurs de ses liens historiques particuliers très forts et distinctifs avec l’ancienne colonie de Saint-Domingue et l’actuelle République d’Haïti. Sans oublier d’inscrire l’ensemble dans le cadre international de la francophonie.

A l’occasion de la commémoration du 220e anniversaire de la mort de Toussaint Louverture – et non « célébration » comme écrit malencontreusement par certains – les dernières avancées de la recherche historique et iconographique concernant cet illustre personnage et sa famille ces trente-trois dernières années méritent d’être rappelées dans ce qu’elles ont de plus remarquable en rapport avec le grand Sud-Ouest français que constituent aujourd’hui la région Nouvelle Aquitaine et la partie gasconne de la région voisine d’Occitanie.

Le programme de la Chaire d'Haïti à Bordeaux comprend, sous réserve de faisabilité institutionnelle et pratique, des hommages à Toussaint Louverture sous des formes diverses (cérémonies, interventions académiques et pédagogiques, visio-conférences, publications...) qui débuteront à La Rochelle le 6 Avril et se poursuivront au Québec et à Paris le 7, à Bordeaux le 8, au Fort de Joux et dans d'autres localités concernées à divers titres, à Agen, Astaffort, Bayonne, Pau, Buanes, Capbreton, Escalans, L'Isle-de-Noé, en Dordogne et Hautes-Pyrénées (précisions à venir sur ce blog). Un ouvrage spécifique est en voie d'édition.

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21 février 2023 2 21 /02 /février /2023 16:58
Article paru dans Sud-Ouest Bordeaux agglo du Lundi 20 février 2023

Article paru dans Sud-Ouest Bordeaux agglo du Lundi 20 février 2023

Pour compléter l'information : Notice du catalogue Artcurial maison internationale de vente aux enchères. Œuvres d'art et objets de collection, 7 Rdpt des Champs-Élysées, 75008 Paris .

 

Ecole française du XIXe siècle
Portrait présumé d'Isaac Louverture
Huile sur papier

 

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Estimate: 8 000 € - 12 000 €

Passed

June 9, 2021 3:00 PM CEST

Paris, France

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Presumed portrait of Isaac Louverture, oil on paper, French School, 19th C.h: 45 w: 35 cm

Bibliographie : Jacques de Cauna, "Un nouveau portrait d'Isaac Louverture à Bordeaux", article en ligne, 2020 (jdecauna.over-blog.com)

Commentaire : Si l'on connaît dans la première moitié du XIXe siècle quelques peintures représentant des Noirs, ceux-ci étaient généralement des modèles d'atelier, comme le fameux Joseph qu'employèrent Géricault ou Chassériau, et ils servaient de figurants dans des tableaux historiques ou orientalistes. D'autant plus rare, alors que sévissaient encore l'esclavage ou des préjugés sur les " sauvages ", est notre représentation d'un homme noir en tenue de notable occidental, dont le physique traduit une dignité tranquille et une autorité naturelle.

On peut dater des années 1840 ou 1850 ce beau portrait qu'une étiquette d'encadreur parisien au dos de son carton de support situe avant 1860. Brossée " de chic " à l'huile sur papier avec une indéniable virtuosité, l'œuvre s'apparente à une esquisse enlevée sur le vif, plutôt qu'à une effigie officielle qu'elle préparait peut-être. S'il est encore difficile de lui attribuer un auteur, le modèle a pu être identifié par Jacques de Cauna (professeur à l'Université de Pau, professeur honoraire des Universités d'Etat d'Haïti et biographe de Toussaint Louverture). L'éventail des possibles était à vrai dire limité, puisque notre personnage ne correspond à aucun des dignitaires d'Haïti qui sont alors venus en France, ni aux rares politiciens noirs de l'époque (comme Cyrille Bissette ou Louisy Mathieu). En revanche, le portrait s'avère à l'analyse " sans grand risque d'erreur tant un certain nombre d'éléments concordent, être celui du fils cadet de Toussaint, Isaac Louverture ". Jacques de Cauna a longuement étayé dans son blog (voir bibliographie) une démonstration reposant notamment sur un médaillon représentant Isaac Louverture avant ses 20 ans.

Né en 1784, fils de Toussaint Louverture (lequel deviendra le premier général noir français, gouverneur de Saint-Domingue, avant de s'opposer à Bonaparte et de mourir dans une prison française), Isaac fut envoyé en métropole sous le Directoire. En 1816, il s'installa à Bordeaux au 44, rue Fondaudège. Son père ayant combattu " l'ogre napoléonien ", fut protégé par les Bourbons qui lui accordèrent une confortable pension. Ne désespérant pas de devenir vice-roi d'Haïti, il se considérait comme l'héritier naturel de la première noblesse haïtienne, avant celle instaurée par le roi Christophe et l'empereur Soulouque. Cette conscience de sa valeur explique peut-être " la prestance du personnage représenté sur le tableau " (Jacques de Cauna). Mort à Bordeaux en 1854, enterré modestement, Isaac a laissé le souvenir d'un homme de bien qui secourait ses prochains. Bordeaux étant à la fois une étape du voyage en Espagne et un port d'embarquement pour diverses destinations,
on peut imaginer qu'un artiste de passage a voulu faire le portrait de cet homme qui portait un nom légendaire, au moment où s'amplifiait le débat sur l'abolition de l'esclavage.

Estimation 8 000 - 12 000 €

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Présentation

  • : Le blog de Jacques de Cauna Chaire d'Haïti à Bordeaux
  • : Site de la Chaire pluridisciplinaire d'Haïti à Bordeaux créée après le séisme du 12 janvier 2010 dans le cadre des activités du CIRESC (Centre international de recherche sur les esclavages du CNRS à l'EHESS). Histoire et culture d'Haïti et de Gascogne. Développement des liens entre la Caraïbe et la région Aquitaine Gascogne.
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